Des prières et des hymnes pour le roi Charles III ainsi que pour la reine Camilla ont retenti le dimanche 7 mai 2023 dans la cathédrale Christ Church de Montréal. Les vêpres chantées, tenues le lendemain du couronnement, ont été l’occasion pour les anglicans montréalais de demander à Dieu de «bénir abondamment» et de guider le nouveau roi.
Invité à prononcer quelques mots avant l’homélie, le lieutenant-gouverneur du Québec, J. Michel Doyon, a d’abord invité l’assemblée à prier «pour que notre roi puisse jouir d’un règne où la paix, la justice et l’amour soient une réalité».
«Nous prions également pour que son règne soit un symbole de la protection et de la défense des grandes valeurs que sont la démocratie et la liberté. Des valeurs qui nous sont chères, à nous, Québécois et Canadiens.»
Le nouveau roi fera face à de nombreux défis, a déclaré le lieutenant-gouverneur, dont «l’adaptation de la monarchie aux nouvelles réalités». Il sera ainsi «appelé à adapter l’exercice de sa fonction à l’histoire qui continue de s’écrire jour après jour en vertu des changements inhérents à la modernité» tout en conservant «la noblesse et le sens du devoir qui ont toujours caractérisé les monarques britanniques au cours des siècles».
«Malgré la lourdeur de la tâche qui l’attend et les défis qui y seront associés, puisse son règne connaître la même droiture et le même respect que celui de sa mère bien-aimée», a déclaré J. Michel Doyon.
Époque différente
«Que l’on soit favorable ou non à la monarchie, il est clair que notre époque est très différente de celle du temps du couronnement de la défunte reine Elisabeth», a ensuite déclaré le révérend Bertrand Olivier, le recteur de la cathédrale Christ Church.
Les défis auxquels fera face le roi seront nombreux, a-t-il lui aussi reconnu. Il a mentionné la réconciliation avec les peuples autochtones, l’héritage de l’esclavage, les demandes d’excuses et de réparation venues de plusieurs nations ainsi que ces «campagnes visant à modifier les systèmes constitutionnels».
«Tout cela signifie que le monarque nouvellement intronisé se trouve au milieu d’un champ de mines et qu’il ne pourra surmonter ces questions urgentes que par la grâce de Dieu», a indiqué le recteur Olivier, un prêtre anglican qui, avant son arrivée à Montréal en 2018, animait la plus vieille église de Londres, All Hallows by the Tower.
«Bien sûr, il est difficile de savoir exactement dans quelle mesure un monarque constitutionnel peut réellement apporter des changements dans le monde, étant donné qu’il est si limité dans ses capacités d’expression publique de son opinion».
«Pourtant Charles, lorsqu’il était prince de Galles, était réputé pour son implication dans les questions d’environnement et d’urbanisme, entre autres. Et nous avons appris samedi qu’il avait rencontré deux jours avant son couronnement des représentants de nos peuples autochtones afin de préparer la voie à suivre.»
«Nous ne pouvons que prier pour qu’il puisse continuer à exercer son influence positive sur ces questions, et sur tant d’autres questions urgentes de notre époque», a-t-il déclaré au terme de son homélie.
Après des prières d’intercession, au terme de ces vêpres chantées, une tradition dans la communion anglicane, la chorale a entonné avec force God Save the King, l’hymne national du Royaume-Uni. L’hymne national du Canada a ensuite été chanté.
Chaque dimanche après-midi, la cathédrale anglicane Christ Church de Montréal propose ce service de psaumes, de lectures, de chants et de musique. Les vêpres chantées sont aussi diffusées à l’antenne de Radio VM ainsi que dans la chaîne YouTube de la cathédrale du diocèse anglican de Montréal.
Lors du recensement de 2021, le Canada comptait 1 134 310 anglicans. Seuls 55 290 d’entre eux vivent au Québec.