La pétition demandant au pape de destituer l’archevêque Denis Grondin et le chancelier de l’archidiocèse de Rimouski, l’abbé Yves-Marie Mélançon, a fait long feu.
Deux jours après avoir été créée (et présentée mercredi dans le quotidien Le Soleil), elle a été retirée du site de pétitions en ligne Change.org.
Le vendredi 8 septembre, le paroissien Jean-Charles Lechasseur, l’instigateur de cette pétition, l’a enlevée et a présenté ses excuses à l’archevêque et au chancelier.
M. Lechasseur est l’ex-président de la fabrique de la paroisse Saint-Germain-de-Rimouski, l’institution qui gère la cathédrale de l’archidiocèse. Il a été démis de ses fonctions de président par l’archidiocèse en décembre 2021.
«Nous demandons à sa Sainteté le Pape François de destituer ces despotes», indiquait le libellé de cette pétition qui n’aura été en ligne que 48 heures. «Mettons fin à la dictature» exercée par le chancelier et l’archevêque, ajoutait-on. On reproche aux deux religieux d’être responsables du fait que la cathédrale de Rimouski soit fermée au culte depuis 2014.
Vendredi, Jean-Charles Lechasseur a retiré sa pétition, signée par seulement deux personnes.
«Je vous demande de considérer les propos du libellé de la pétition [comme étant] nuls et non avenus», a-t-il indiqué dans une note remise à quelques médias. Il s’excuse aussi auprès de l’abbé Mélançon et de l’archevêque Grondin pour les termes utilisés. Il ne veut pas qu’ils soient interprétés comme diffamatoires ou comme une atteinte à leur réputation.
«Je constate que la population n’a pas souscrit à ce que je proposais», dit l’instigateur de la pétition. «Je ne fais plus partie de ce débat. J’ai compris que si tu veux aider les gens, il faut que les gens acceptent ton aide». Il reconnaît que si seules deux personnes ont apposé leur signature, c’est bien la preuve que les gens n’approuvaient pas son geste.
L’archevêque Denis Grondin et l’abbé Yves-Marie Mélançon n’ont pas souhaité commenter le libellé de la pétition. Ils n’ont pas voulu indiquer non plus si les procureurs de l’archidiocèse avaient demandé à M. Lechasseur de retirer ses propos et sa pétition.
Vente du presbytère
Cette pétition a été lancée quelques jours après que le presbytère de la paroisse Saint-Germain-de-Rimouski a été mis en vente, un geste que n’approuve pas l’organisme appelé Cathédrale de Rimouski faut que ça bouge. «On ne comprend pas pourquoi la fabrique de la paroisse Saint-Germain de Rimouski veut vendre le presbytère», indique ce collectif. «Pour nous, il y a anguille sous roche et c’est peu dire».
Le président de ce collectif, Jean Richard, déplore que ce soit l’archevêque lui-même qui force la fabrique à se départir de ce bâtiment. Dans une lettre qu’il a remise au nonce apostolique au Canada, Mgr Ivan Jurkovič, M. Richard répète «son désaccord» avec la vente du «siège social» de la fabrique. «Nous vous demandons un peu d’attention à une situation dans laquelle la charité chrétienne est mise à dure épreuve», écrit-il au nonce, lui promettant d’autres missives s’il ne réagit pas.
À Rimouski, l’agence immobilière Via Capitale Horizon annonce la vente, au prix de 1 045 000 $, d’un «magnifique immeuble ancestral de trois étages en plein cœur de Rimouski», un véritable «bijou au centre-ville avec un potentiel immense». Tous auront reconnu le presbytère Saint-Germain, un bâtiment qui compte «plus de 30 pièces», de hauts plafonds et de fort belles boiseries. L’endroit, indique le courtier Simon Bélanger, pourrait accueillir des professionnels et des organismes ou encore pourrait être converti en logements.
Propriété à vendre, 11, rue Saint-Germain Ouest, Rimouski