Le mercredi 18 mai 2022, durant une brève rencontre avec le prince Charles, la cheffe nationale de l’Assemblée des Premières Nations, RoseAnne Archibald, a exigé des excuses royales pour le «manquement continu de la Couronne à respecter les accords conclus avec ses partenaires des Premières Nations».
Elle a aussi demandé à la reine Elizabeth II, en tant que gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre, de présenter des excuses pour le rôle que l’Église anglicane du Canada a joué dans l’administration de pensionnats autochtones.
«Entre 1820 et 1996, l’Église anglicane du Canada a géré, avec l’autorisation expresse du gouvernement canadien, près de 40 institutions d’assimilation et de génocide», a expliqué la cheffe RoseAnne Archibald au prince Charles, en visite au Canada.
Elle lui a aussi rappelé que la Proclamation royale de 1763, un document qui définit le statut du Canada au terme de la guerre de Sept Ans, exigeait que les «nations sauvages avec lesquelles nous avons quelques relations et qui vivent sous notre protection, ne soient ni inquiétées et ni troublées dans la possession de telles parties de nos domaines et territoires comme ne nous ayant pas été cédés, ni achetés par nous». Cette promesse a depuis été constamment bafouée, a-t-elle dit au fils de la reine Elizabeth II.
Selon l’Assemblée des Premières Nations, la couronne britannique doit intervenir «pour que les directives de la Proclamation royale de 1763 soient strictement observées».
Excuses de l’Église anglicane
Bien qu’elle soit la gouverneure suprême de l’Église d’Angleterre, la reine n’a qu’un rôle symbolique dans cette Église. De plus, bien que membre de la communion anglicane, l’Église anglicane du Canada est une Église nationale autonome.
En visite au Canada il y a trois semaines, l’archevêque de Cantorbéry, Justin Welby, le chef de la communion anglicane mais aussi le primat de l’Église d’Angleterre, a présenté des excuses pour les «crimes terribles» qu’ont subis les enfants dans les pensionnats et les écoles gérés par des anglicans.
En août 1993, le primat de l’Église anglicane du Canada, l’archevêque Michael Peers a présenté des excuses aux survivants des pensionnats autochtones. «Je reconnais et je confesse devant Dieu et vous nos échecs dans les pensionnats indiens. Nous vous avons trompés. Nous nous sommes trompés nous-mêmes. Nous avons trompé Dieu», a-t-il déclaré avant de reconnaître et de déplorer que «dans nos écoles un si grand nombre des personnes aient été abusées physiquement, sexuellement, culturellement et émotionnellement».