Le Bloc québécois va proposer aujourd’hui que la lecture de la prière à l’ouverture d’une séance à la Chambre des communes, une récitation faite depuis 1877 et rendue obligatoire en 1927, soit dorénavant abolie et remplacée par un moment de réflexion.
Selon le règlement de la Chambre des communes, avant d’ouvrir les portes au public et de débuter de la transmission télévisée des débats, le Président, «après s’être assuré de la présence d’un quorum de 20 députés», prononce une courte prière qui débute par les mots «Dieu tout-puissant».
Le texte lu par le Président est la suivante: «Dieu tout‑puissant, nous te remercions des nombreuses grâces que tu as accordées au Canada et à ses citoyens, dont la liberté, les possibilités d’épanouissement et la paix. Nous te prions pour notre Souveraine, la Reine Elizabeth, et la Gouverneure générale. Guide‑nous dans nos délibérations à titre de députés et aide‑nous à bien prendre conscience de nos devoirs et responsabilités. Accorde‑nous la sagesse, les connaissances et la compréhension qui nous permettront de préserver les faveurs dont jouit notre pays afin que tous puissent en profiter, ainsi que de faire de bonnes lois et prendre de sages décisions. Amen.»
Cette prière est lue partiellement en français et partiellement en anglais, précise le règlement. «Une fois la prière terminée, la Chambre observe un moment de silence pour permettre à chacun de se recueillir et de méditer en privé.»
La motion du Bloc québécois, qui sera mise aux voix mercredi, stipule que la Chambre des communes démontrera, en abolissant la récitation de cette prière, qu’elle «respecte les croyances et les non-croyances de l’ensemble des parlementaires ainsi que de la population». Elle manifestera aussi son «attachement au principe de séparation de la religion et de l’État, à la diversité des opinions et à la liberté de conscience, tout en respectant la laïcité et la neutralité religieuse de l’État».
En 2019, le Bloc québécois avait présenté une motion semblable. Les parlementaires libéraux et conservateurs avaient voté contre.
«La prière est un choix personnel qui n’a pas sa place en introduction aux travaux de ceux et celles qui votent nos lois. Si les députés des autres partis veulent prier, qu’ils aillent à l’église. Les Québécoises et les Québécois veulent un État laïque», avait alors déclaré la députée bloquiste Marilène Gill.