C’est «600 ans trop tard», a d’abord réagi l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL) en apprenant hier que le Vatican rejetait la doctrine de la découverte.
L’organisme qui regroupe les chefs des Premières Nations au Québec et au Labrador a néanmoins reçu «favorablement cette annonce» mais estime qu’elle aurait dû être faite dès juillet 2022, à l’occasion de la visite du pape François.
Le séjour pontifical aura donc été, regrette l’APNQL, «une occasion manquée» d’aborder ce sujet «lors de sa visite en territoires volés par cette doctrine et devant les principales victimes de celle-ci».
Gouvernements colonialistes
L’organisme politique rappelle ensuite que les «gouvernements colonialistes» n’ont jamais rejeté, eux, cette doctrine et «l’ont même fortement utilisée à profit».
«Comment une doctrine issue de l’Église catholique au milieu du 15e siècle, celle de la ‘découverte’, fondement d’un colonialisme qui allait faire des millions de victimes dans les siècles suivants, peut-elle encore inspirer et guider les gouvernements en 2023?», demande-t-on. L’obstination des gouvernements à nier les droits les plus fondamentaux des Premières Nations «s’appuie encore sur ce socle historique du colonialisme».
L’APNQL presse aujourd’hui le gouvernement du Québec de renoncer, lui aussi, à cette «doctrine de la découverte».
«Si le Vatican a finalement accepté de corriger cette aberration historique, l’APNQL demande au gouvernement Legault d’y renoncer également et d’accepter comme un fait historique et inéluctable l’existence des gouvernements des Premières Nations et leur légitimité exclusive sur tout ce qui affecte leurs populations», a déclaré le chef Ghislain Picard.
Au moment de publier, l’Assemblée des Premières Nations, le Ralliement national des Métis et l’Inuit Tapiriit Kanatam n’avaient pas réagi au rejet par le Vatican de la «doctrine de la découverte. C’était l’une des revendications que ces regroupements avaient présentées au pape François lui-même en mars 2022.