Déplorant que bien des Québécois vivent «des temps difficiles sur le plan socio-économique, marqués notamment par une inflation importante», les représentants de diverses confessions religieuses souhaitent davantage de gestes de générosité envers les personnes les plus vulnérables. Ils souhaitent aussi que soit reconnue la contribution des croyants au bien-être de la société québécoise.
Créée en 2020, au début de la pandémie, afin de faire entendre la voix des Églises et des groupes religieux auprès du gouvernement de François Legault et des autorités sanitaires, la Table interreligieuse de concertation (TIC) publie, au début de cette saison marquée par de nombreuses fêtes religieuses, un appel à la solidarité citoyenne.
Parce que «la dimension spirituelle et le souci de justice vont de pair», la TIC rappelle que lors des fêtes de Noël et de Hanouka, en décembre, ainsi que lors de la célébration du Ramadan – cette année du 22 mars au 20 avril – les croyants sont invités à donner généreusement «à l’ensemble des Québécoises et des Québécois dans le besoin» et non pas seulement à leurs coreligionnaires.
Ainsi, chaque année, les musulmans qui observent le jeûne s’acquittent d’une aumône spéciale pour les pauvres appelée la zakat al-fitr. Les juifs ont l’obligation de pratiquer la tsedaka (charité) envers les plus nécessiteux. Enfin, pour les chrétiens, «les guignolées, les concerts-bénéfices et la préparation de paniers de Noël témoignent du fait que cette saison appelle à une générosité accrue».
Ces deux dernières années, la TIC a déploré le fait que les décisions de fermeture des lieux de culte étaient prises, sans discussion préalable, par des gens qui n’avaient que rarement ou même jamais mis les pieds dans une mosquée, une synagogue ou une église.
C’est ce qui explique que dans son message de fin d’année, elle a tenu à préciser que plusieurs activités sociales sont organisées dans les édifices religieux afin «de rompre l’isolement et la solitude que vivent plusieurs individus, tout particulièrement les personnes plus âgées ou arrivées récemment au Québec».
De plus, tout au long de l’année, les communautés de foi appuient «une grande diversité d’organismes communautaires actifs sur le terrain, dont des soupes populaires, des banques alimentaires et des comptoirs vestimentaires». Ces organismes «sont souvent hébergés au sein même des lieux de culte».
Chaque année, indique la TIC, «ce sont des milliers d’heures de bénévolat et plusieurs millions de dollars qui sont donnés, par les membres des différentes communautés de foi, non seulement à leurs coreligionnaires, mais à l’ensemble des Québécoises et des Québécois dans le besoin».
Le dernier communiqué de la TIC à être publié en 2022 concernait la réouverture des lieux de culte du Québec, autorisée à compter du 7 février, «après de trop longues semaines de fermeture». Les leaders religieux québécois exprimaient alors leur «malaise profond face à l’imposition du passeport vaccinal à l’entrée de ces lieux essentiels».
En 2022, une vingtaine de représentants d’Églises et de religions établies au Québec ont participé aux rencontres de la Table interreligieuse de concertation du Québec.
Le modérateur de la TIC est le secrétaire général de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec, Mgr Pierre Murray. Boufeldja Benabdallah, de la communauté musulmane de Québec, le rabbin Reuben Poupko, le pasteur adventiste Lucian Stefanescu, l’évêque anglican Bruce Myers et le prêtre copte orthodoxe Raphael Bichara en font aussi partie.