Depuis que le premier ministre du Québec a décrété, le 30 décembre 2021, la fermeture de tous les lieux de culte en raison de la progression de la COVID-19, les membres de la Table interreligieuse de concertation (TIC) ont cherché à rencontrer des représentants des différents partis politiques présents à l’Assemblée nationale.
La TIC souhaitait sensibiliser les élus à «l’importance de permettre la pratique religieuse communautaire dans le respect des protocoles sanitaires établis». Elle a aussi exigé que «la réouverture des lieux de culte soit une priorité» pour le gouvernement et les autorités de la Santé publique.
Des rencontres avec des représentants de Québec solidaire, du Parti québécois et de la Coalition avenir Québec (la ministre Chantal Rouleau y a participé), ont déjà été tenues. «Pour le Parti libéral, on est en attente d’une date», confirme Mgr Pierre Murray, le modérateur de la TIC. Des responsables de la Santé publique ont aussi été rencontrés par les leaders religieux depuis le début de l’année 2022.
Santé mentale
Conscients de la fatigue vécue par l’ensemble de la population québécoise, la TIC a voulu démontrer aux élus ainsi qu’aux responsables de la Santé publique que «l’ouverture des lieux de culte contribue à accroître la résilience individuelle et communautaire».
C’est pour cette raison, mais aussi par respect pour la liberté de religion, «que les lieux de culte sont demeurés ouverts presque partout dans le monde», a-t-elle aussi rappelé aux politiciens présents.
«Je sais que pour des personnes, c’est un service presque essentiel de retourner à l’église», a déclaré le premier ministre du Québec le jeudi 20 janvier 2022. Mgr Murray ne sait pas si les rencontres entre la TIC et les partis politiques ont incité François Legault à mentionner spécifiquement les lieux de culte lors de sa conférence de presse hebdomadaire. «Mais je crois qu’on a fait réaliser au gouvernement qu’un groupe religieux ne fait pas que se rencontrer pour prier.»
«Les personnes croyantes ou en recherche spirituelle trouvent dans les lieux de culte des ressources essentielles qui constituent un soutien direct à leur santé mentale, en particulier dans les temps difficiles», ont déclaré les membres de la TIC.
«Alors qu’on constate partout un essoufflement, nous sommes capables d’offrir une contribution importante à la société», ajoute-t-il. Il croit que les gens de la Santé publique, jusqu’à maintenant, n’avaient pas perçu ou reconnu «l’apport possible des groupes religieux dans ce domaine».
Le 31 janvier
Bien que 3299 personnes soient toujours hospitalisées en raison de la COVID-19, des médias généralistes indiquaient que le gouvernement pourrait autoriser, dès le lundi 31 janvier, certains assouplissements, dont l’ouverture des restaurants, la possibilité de tenir de petits rassemblements familiaux et la réouverture des lieux de culte.
Pour Mgr Murray, cette hypothèse correspond à ce qui a été évoqué, «mais pas aussi précisément et avec beaucoup de gants blancs», s’empresse-t-il de mentionner, lors des rencontres avec les autorités gouvernementales.