En novembre 2022, la ville de Québec a adhéré au réseau des Villes pour la vie – Villes contre la peine de mort. Elle devenait ainsi la 24e municipalité du Québec – la 35e au Canada – à joindre ce mouvement initié par la communauté de Sant’Egidio, une association catholique.
L’adhésion de Québec au mouvement des villes contre la peine de mort a été prise à l’unanimité lors de la séance du conseil municipal du 21 novembre.
Amnistie internationale Canada francophone et l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), deux organismes qui militent pour l’abolition de la peine de mort partout dans le monde, ont invité les autorités municipales à joindre ce mouvement. Plus de 2400 villes dans le monde en font déjà partie.
«La peine de mort viole un droit des plus fondamentaux, le droit à la vie. En conséquence, la Ville de Québec joint sa voix à celle de toutes les autres municipalités qui souhaitent également une meilleure protection et promotion des droits de la personne», a indiqué la conseillère municipale et membre du comité exécutif de la Ville de Québec Catherine Vallières-Roland.
Cette adhésion, «c’est un grand accomplissement», dit Richard Guay, secrétaire du conseil d’administration de l’ACAT Canada, un organisme œcuménique. Membre de l’Église Unie Saint-Pierre de Québec, il se réjouit d’avoir collaboré avec Amnistie internationale afin de faire cheminer cette demande auprès de tous les édiles municipaux de sa ville de résidence. L’opération de démarchage a pris cinq bons mois, dit-il.
Un début
L’ACAT espère que «cette adhésion n’est qu’un début» et que d’autres villes québécoises et canadiennes vont y prendre part.
Ce sont des États et non pas des villes qui appliquent encore aujourd’hui la peine de mort, fait-on régulièrement remarquer à Richard Guay. C’est vrai, reconnaît-il. Mais il estime important que les citoyens, étant donné leur proximité avec leurs élus locaux, fassent des pressions à ce sujet. «Et quand une ville adopte une résolution semblable, surtout à l’unanimité comme cela s’est fait à Québec, alors c’est comme si tous ses citoyens parlent d’une même voix. C’est fort», dit-il.
Actuellement, 53 pays, dont les États-Unis, prévoient le recours à la peine capitales dans leur législation et l’appliquent dans les faits. Il y a une semaine, Volker Türk, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a déploré le recours par l’Iran à «des condamnations à la peine de mort contre des manifestants afin d’effrayer la population iranienne et de faire taire la contestation».
Gabriel Villemure, un prêtre catholique montréalais, est à l’origine de la branche canadienne de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture. L’organisme célèbre son 38e anniversaire cette année.