Parce que «l’aménagement de lieux utilisés à des fins de pratiques religieuses dans une école» est incompatible avec le principe de la neutralité religieuse de l’État, le ministre de l’Éducation Bernard Drainville interdit aux centres de services scolaires d’autoriser de tels espaces dans les établissements qu’ils administrent.
Dans une directive rendue publique en soirée, le 19 avril 2023, le ministre Drainville demande à la direction de tous les centres de services scolaires de veiller à ce que dans chacune des écoles de leur territoire, aucun lieu ne soit utilisé, «en fait et en apparence», précise-t-il, «à des fins de pratiques religieuses telles que des prières manifestes ou d’autres pratiques similaires».
Si cette directive ministérielle n’est pas respectée par une école primaire ou secondaire, il est alors de la responsabilité des centre de services scolaires de prendre «les moyens nécessaires pour que les correctifs appropriés soient apportés par les directions d’établissement».
«Au début du mois d’avril, j’ai été mis au fait de différentes pratiques de prière qui ont lieu dans certaines écoles publiques du Québec», a expliqué mercredi soir Bernard Drainville. C’est pour «préserver le caractère laïque de l’école publique» qu’il a décidé d’émettre cette directive.
«Les écoles sont des lieux d’apprentissage et non des lieux de culte», a-t-il insisté.
La députée de Mercier Ruba Ghazal a déploré jeudi matin que le ministre ait pris deux semaines pour rédiger une directive «qui n’est ni claire ni applicable». La députée de Québec solidaire demande si dorénavant les professeurs vont devoir «surveiller les corridors et les cours d’école» afin d’empêcher les élèves de se recueillir.
À son avis, le ministre de l’Éducation aurait dû interdire «les salles exclusivement réservées à la prière» tout en permettant «les salles de recueillement ouvertes à tous lorsque c’est demandé et que des locaux sont disponibles».