Le gouvernement du Québec annonce la création d’un «programme d’appui à la laïcité», doublé d’une «direction de la laïcité». Jusqu’ici, aucune instance de l’État québécois n’était exclusivement affectée à la laïcité, fait-il valoir.
«Avec l’adoption de la Loi sur la laïcité de l’État, la nation québécoise s’est dotée d’un mode d’organisation des rapports entre l’État et les religions qui reflète son parcours historique, ses valeurs sociales distinctes et ses aspirations collectives», explique le ministre de la Justice et ministre responsable de la Laïcité, Simon Jolin-Barrette, dans un communiqué daté du 3 décembre.
«La création de cette direction et de ce programme d’appui témoigne de la volonté du gouvernement du Québec de consolider les fondements de ce choix collectif, poursuit-il. Nous devons continuer à déployer avec fierté ce modèle proprement québécois de laïcité de l’État et à le faire connaître.»
Le programme et la direction relèveront du Secrétariat à l’accès à l’information et à la réforme des institutions démocratiques, maintenant rebaptisé Secrétariat à la réforme des institutions démocratiques, à l’accès à l’information et à la laïcité.
«Cette décision découle d’une volonté de mieux soutenir les principes de la laïcité que sont la séparation entre l’État et les religions, la neutralité religieuse de l’État, l’égalité de tous les citoyens et citoyennes ainsi que la liberté de conscience et de religion, tant auprès de la population que des institutions publiques», se targue le gouvernement, dont la Loi 21 sur la laïcité, adoptée sous le bâillon, continue d’être contestée par des groupes et des citoyens qui estiment qu’elle brime les libertés religieuses.
Dans son communiqué, Québec explique que la mise en place du programme d’appui vise à «favoriser l’acquisition des connaissances sur la laïcité de l’État et de faire valoir le modèle québécois défini par la Loi sur la laïcité de l’État».
Il s’adresse autant aux organismes et aux chercheurs afin de permettre «la diffusion et la vulgarisation des connaissances sur la laïcité, à l’intention du grand public et de la communauté scientifique».
Quant à la nouvelle «direction de la laïcité», son rôle consiste notamment à conseiller le ministre, à soutenir les ministères et les organismes dans l’application de la Loi 21, à se tenir à jour en matière en laïcité, à produire des documents d’analyse et à coordonner le Prix de laïcité créé en mars cette année.
Rappelons que le ministre Jolin-Barrette a remis le 16 juin le premier Prix de la laïcité Guy-Rocher au Mouvement laïque québécois, un organisme qui défend farouchement devant les tribunaux la Loi sur la laïcité – un projet qui était porté par le ministre Jolin-Barrette – contre ses détracteurs. Le prix vise à «saluer la contribution actuelle ou passée d’une personne, d’un organisme ou d’un regroupement en faveur de la laïcité».
La direction de la laïcité aura «quatre ressources entièrement affectées à la mission de la laïcité de l’État», précise encore le gouvernement.