Malheureusement «sans fin en vue», la guerre en Ukraine a déjà entraîné la «mort de milliers d’enfants, d’hommes et de femmes innocents», déplorent les trois évêques catholiques ukrainiens du Canada.
Dans une lettre pastorale émise le mardi 18 octobre, soit près de huit mois après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’archevêque Lawrence Huculak (Winnipeg) et les évêques David Motiuk (Edmonton) et Bryan Bayda (Toronto) indiquent que des millions d’Ukrainiens ont aussi dû quitter leurs foyers, dont plusieurs ont été détruits, «en quête de sécurité, de nourriture, d’un abri, de vêtements et de médicaments».
De plus, avec l’hiver qui approche, «des centaines de milliers de personnes ne pourront chauffer leur maison», s’inquiètent-ils, puisque «l’énergie est utilisée comme arme de punition» par les militaires russes.
Holodomor
Dans leur lettre, les trois évêques rappellent le souvenir de l’Holodomor, cette grande famine de 1932-1933 qui a entraîné la mort de millions de personnes dans l’ex-République socialiste soviétique d’Ukraine alors que «l’Union soviétique a délibérément et méthodiquement affamé jusqu’à un quart de la population».
La guerre de 2022, écrivent-ils, est «menée par des agresseurs étrangers» et elle a «pour but d’effacer l’identité et l’histoire du peuple ukrainien. Ce n’est rien d’autre qu’un «génocide en devenir», se désolent-ils.
«À la lumière de l’intensification récente des attaques, renouvelons notre attention sur la situation critique du peuple ukrainien», insistent-ils, tout en invitant la population canadienne à manifester concrètement sa solidarité par la prière, le jeûne et un don à des organismes qui viennent en aide au peuple ukrainien.
Jeûne
«Comme au temps de la grande famine», de nombreuses personnes en Ukraine peinent aujourd’hui à trouver de la nourriture. «En solidarité avec elles», les évêques invitent la population d’ici à jeûner durant trois jours, du jeudi 24 novembre au samedi 26 novembre, précisément lors des commémorations annuelles de l’Holodomor qui se tiennent dans les communautés ukrainiennes du Canada.
«Jeûnons du mieux que nous pouvons. Pour certains, cela signifiera seulement du pain et de l’eau, pour d’autres pas de sucreries, pour d’autres encore un seul repas par jour. Quelle que soit la manière dont vous choisissez de jeûner, à l’unisson présentez vos prières au Seigneur pour que la paix règne en Ukraine.»
Dans leur lettre, les évêques invitent à prier «pour ceux qui endurent la guerre, ceux qui défendent leur pays et leur nation, ceux qui vivent dans la peur et qui ont été forcés de fuir leur maison».
«Prions pour ceux qui sont morts dans la guerre, pour ceux qui meurent aujourd’hui, pour ceux qui mourront demain», écrivent-ils encore.
Aumône
Tout en remerciant les Canadiens pour leur «générosité sans précédent» envers le peuple ukrainien, ils leur signalent qu’à «l’approche de l’hiver, le peuple ukrainien a de plus en plus besoin de votre aide».
«Nous vous invitons à envisager de faire à nouveau un don d’aide humanitaire afin que la population ukrainienne puisse disposer des biens de première nécessité dont chacun d’entre nous bénéficie».
«Nous vivons des temps difficiles. Nos frères et sœurs ont désespérément besoin de votre soutien», écrivent-ils.
À la fin de leur lettre pastorale, les évêques catholiques ukrainiens demandent que les aumônes soient versées dans les paroisses locales qui acceptent de les recueillir ou encore auprès d’organismes reconnus comme Aide à l’Église en détresse – Canada (AED), Développement et Paix, l’Association catholique d’aide à l’Orient – Canada (CNEWA) et le Congrès ukrainien canadien.