Le pape François continue d’appeler les dirigeants russes et ukrainiens à négocier la fin de la guerre. Mais le chef de l’Église catholique ukrainienne a déclaré au pape, lors d’une rencontre privée, que la Russie ne veut que la destruction de l’Ukraine.
L’archevêque ukrainien de Kiev-Halych, Sviatoslav Shevchuk, a rencontré le pape François le 7 novembre au Vatican. C’était la première fois que les deux hommes se rencontraient en personne depuis que la Russie a déclenché la guerre fin février.
Mgr Shevchuk a offert au pape «un fragment d’une mine russe qui a détruit la façade du bâtiment de l’église catholique ukrainienne dans la ville d’Irpin, près de Kiev, en mars», a indiqué le bureau de l’archevêque.
«C’est un cadeau très symbolique, non seulement parce qu’Irpin a été l’une des premières ‘villes martyres’ touchées par l’agression russe contre l’Ukraine, mais aussi parce que des morceaux de mines terrestres similaires sont extraits des corps de soldats, de civils et d’enfants ukrainiens, un signe visible de la destruction et de la mort que la guerre apporte chaque jour.»
De retour au Vatican depuis Bahreïn le 6 novembre, le pape François avait déclaré aux journalistes qui voyageaient avec lui que le Vatican est «constamment attentif» à ce qui se passe en Ukraine, ayant notamment travaillé en coulisses pour aider à organiser des échanges de prisonniers.
Le pape a également déclaré aux journalistes qu’il pense que la cruauté des attaques contre l’Ukraine et ses civils est l’œuvre de mercenaires, et non des Russes, qui sont «un grand peuple».
Rencontrant l’archevêque Shevchuk le lendemain, le pape François a réitéré l’engagement du Saint-Siège à mettre fin aux combats et à trouver un moyen d’obtenir «une paix juste», a indiqué le bureau de l’archevêque.
«La guerre en Ukraine est une guerre coloniale, et les propositions de paix venant de la Russie sont des propositions d’apaisement colonial», a déclaré l’archevêque au pape, selon son bureau. «Ces propositions impliquent la négation de l’existence du peuple ukrainien, de son histoire, de sa culture et même de son église. C’est la négation du droit même à l’existence de l’État ukrainien, reconnu par la communauté internationale avec sa souveraineté et son intégrité territoriale.»
L’archevêque a néanmoins remercié le pape pour toutes ses prières et ses efforts «pour arrêter la guerre et servir de médiateur de paix, libérer les otages et les prisonniers et organiser la solidarité universelle de l’Église catholique au nom du peuple ukrainien qui souffre», selon le communiqué.
Cindy Wooden, Catholic News Service