Dans un long discours à la nation prononcé trois jours avant le premier anniversaire de l’invasion de l’Ukraine, le président russe Vladimir Poutine a déploré le fait que les élites occidentales «mènent de plus en plus d’attaques d’information agressives contre nous» maintenant qu’elles ont compris qu’elles «ne peuvent défaire la Russie sur un champ de bataille».
Les attaques occidentales que le président de la Fédération de Russie a dénoncées visent notamment les institutions religieuses du pays, dont la puissante Église orthodoxe, ainsi que les valeurs qu’elles défendent.
L’Occident «veut en finir avec nous une fois pour toutes». C’est pourquoi les dirigeants des autres pays, a-t-il ajouté dans son discours, «mentent constamment» et «déforment les faits historiques». En fait, ils n’arrêtent pas d’attaquer «notre culture», ainsi que «l’Église orthodoxe russe et d’autres organisations religieuses traditionnelles de notre pays».
«Regardez ce qu’ils font avec leurs propres peuples», a ensuite déclaré le président russe devant un parterre de politiciens et de personnalités publiques. Au premier rang de cette assemblée de dignitaires se trouvait le patriarche Cyrille, le primat de l’Église orthodoxe russe.
Famille et mariage
Il note que les Occidentaux veulent la «destruction de la famille, de l’identité culturelle et nationale». De plus «la perversion et la maltraitance des enfants jusqu’à la pédophilie sont déclarées comme étant la norme, c’est la norme de leur vie». Même les prêtres «sont obligés de bénir les mariages homosexuels», a-t-il dénoncé.
«Regardez les écritures saintes» et les livres sacrés des autres religions, a-t-il recommandé aux leaders politiques du monde. «Tout y est dit, y compris que la famille est l’union d’un homme et d’une femme.» Mais même ces textes sacrés sont aujourd’hui remis en question. Il donne alors l’exemple de l’Église d’Angleterre qui explore «l’idée d’un Dieu non sexiste».
«Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font», a alors lâché le président russe avant d’expliquer à son auditoire que «des millions de personnes en Occident comprennent qu’elles sont entraînées vers une véritable catastrophe spirituelle».
«Mais ce sont leurs problèmes», a-t-il alors réagi. Les autorités russes, de leur côté, ont toutefois l’obligation de «protéger nos enfants de la dégradation et de la dégénérescence».
Au début de son discours à la nation, le président russe a indiqué que son pays avait décidé, il y a un an, de «mener une opération militaire spéciale» afin d’«assurer la sécurité de notre pays» et d’«éliminer les menaces venues d’un régime néonazi existant en Ukraine depuis le coup d’État de 2014». Au terme de son allocution de 90 minutes, Vladimir Poutine a annoncé que la Russie suspendait sa participation à l’accord New Start sur le désarmement nucléaire.
Le Service de presse du patriarcat de Moscou a confirmé mardi que le patriarche Cyrille était présent lors du discours du président Poutine et a publié une photo de l’événement.