Dans une seconde déclaration remise aux médias en moins de dix jours, le cardinal Marc Ouellet annonce quels défis il entend relever à compter du 12 avril, date de l’arrivée de son successeur au dicastère pour les évêques.
«J’entends désormais me consacrer à un projet qui me tient particulièrement à cœur» et qui est «au service de l’Église et auprès du Saint-Siège», indique-t-il dans une déclaration de trois paragraphes rendue publique sept heures après l’annonce que sa démission était acceptée par le pape François.
L’ex-archevêque de Québec assurera le «suivi et l’implantation des travaux menés l’année dernière à Rome dans le cadre du symposium international portant sur le sacerdoce».
«Ces nouvelles fonctions, ajoute-t-il, m’amèneront à la rencontre de ceux faisant de notre Église une force vive, partout dans le monde.»
«Il est temps pour moi de relever de nouveaux défis», ajoute le cardinal Ouellet. Il exprime sa reconnaissance au pape François de lui «permettre de continuer à servir ainsi l’Église et le Saint-Siège et pour avoir accepté ma démission».
En février 2022, le Centre de recherche et d’anthropologie des vocations a organisé au Vatican un symposium de trois jours sur le thème «Pour une théologie fondamentale du sacerdoce». Fondateur de ce centre de recherche, le cardinal Marc Ouellet était aussi l’organisateur principal de ce symposium.
Un membre du comité organisateur de cette rencontre internationale était le père Jacques Servais, l’enquêteur que le pape François a nommé afin d’examiner les deux plaintes d’inconduite sexuelle ou de comportement inapproprié portées contre le cardinal Marc Ouellet en septembre 2020, puis en janvier 2021.
Réactions à la démission
Plus tôt dans la journée, le Service des communications de l’archidiocèse de Québec a indiqué qu’il ne commenterait pas «la nouvelle de la démission du cardinal Ouellet».
Aux États-Unis, le réseau SNAP (Survivors Network of those Abused by Priests) a toutefois vivement réagi à cette nouvelle, rappelant que celui dont la démission vient d’être acceptée par le pape fait l’objet de deux plaintes dont une est mentionnée dans un recours collectif qu’intentent des victimes de prêtres contre l’archidiocèse de Québec.
«En août 2022, le pape François a laissé passer une occasion parfaite de démontrer que même les personnes les plus proches de lui, comme le cardinal Ouellet, ne sont pas à l’abri d’une enquête. Nous ne comprenons tout simplement pas pourquoi les actions non sollicitées d’un haut fonctionnaire catholique qui fait l’objet d’un procès en cours peuvent être si facilement – et rapidement – rejetées par l’Église.»
«Les victimes qui se battent avec acharnement pour mettre en avant le mal qui leur a été fait n’ont pas le luxe de la retraite, leur combat continue. Cela montre la superficialité des promesses de l’Église de traiter de telles accusations avec compétence», déclare le réseau SNAP.