À Jacmel, en Haïti, on pleure ces jours-ci «le départ pour l’orient éternel» d’une religieuse québécoise, «une fervente humaniste qui priorisait l’amour, le respect et les valeurs humaines».
«Elle demeurera à jamais dans nos cœurs», lit-on sur l’avis de décès qui a été préparé et distribué en Haïti.
Cette religieuse, c’est Rachel Vinet, une travailleuse sociale et une organisatrice communautaire qui a vécu dans ce pays de 1988 à 2002 et qui y a fondé le Sant Sosyal La Konbit ainsi que Fanm Deside (Femmes décidées, en créole), un organisme féministe toujours actif dans les communes du département du Sud-Est d’Haïti.
Rachel Vinet est décédée à Montréal le 5 décembre 2022. Elle était âgée de 93 ans.
Avant d’aller en Haïti, cette membre de l’Institut Notre-Dame du Bon-Conseil de Montréal aura été engagée auprès des organismes sociaux du quartier montréalais Centre-Sud, notamment le Service familial Centre-Sud et le Coup de pouce. Elle a dirigé durant huit années le Secteur de promotion communautaire du Centre St-Pierre, un organisme d’éducation populaire fondé par les Oblats de Marie-Immaculée en 1973.
«C’était impressionnant voire intimidant de rencontrer une personne qui a démontré une telle force d’action et de réflexion sur les réalités vécues», entend dire la supérieure de cet institut, Gisèle Turcot, à l’occasion des funérailles de Rachel Vinet, le 17 décembre 2022.
Marie Ange Noël, la coordonnatrice de Fanm Deside, a pu se rendre au chevet de soeur Rachel il y a trois mois. Mais elle regrette de ne pouvoir être présente à Montréal samedi. Elle a fait parvenir un message qui sera lu lors des funérailles.
«Avec nos voix, celles des femmes, des jeunes et des enfants du Sant Sosyal La Konbit, nous tenons à saluer la traversée de cette belle âme qui nous a si profondément marquée à travers ses œuvres. Le départ de sœur Rachel a orchestré un triste retentissement dans nos cœurs. Nous avons perdu une grande et bonne personne qui nous a grandement aimées», a déclaré Marie Ange Noël qui considérait la religieuse comme «sa deuxième mère».