La délégation officielle de l’Assemblée des Premières Nations qui rencontrera le pape François au Vatican en décembre 2021 comptera 13 personnes. Les noms de quatre d’entre eux viennent d’être dévoilés.
C’est Norman Yakeleya, membre du comité exécutif de l’APN et chef régional des Territoires-du-Nord-Ouest, qui dirigera la délégation. Le porte-parole officiel du groupe sera l’avocat Wilton Littlechild, un des trois commissaires de la Commission de vérité et réconciliation dont le rapport final a exigé que le pape François présente des excuses pour le rôle des catholiques dans l’administration des pensionnats autochtones.
Le conseiller spirituel de l’APN Fred Kelly, un aîné anishinaabe, et Phil Fontaine, le grand chef de l’Assemblée des chefs du Manitoba de 1991 à 1997 et le chef national de l’APN durant trois mandats (entre 1997 et 2009), feront aussi partie de la délégation. L’APN n’a pas dévoilé les noms des autres membres de sa délégation. L’actuelle cheffe nationale RoseAnne Archibald a déjà indiqué qu’elle n’en ferait pas partie.
L’organisation qui représente les citoyens des Premières Nations au Canada a tenu à préciser que ses délégués se rendront au Vatican « en appui à l’appel à l’action no 58 ». Le chef Yakeleya estime aussi que la rencontre de décembre doit être vue comme la « prochaine étape de la concrétisation de l’appel à l’action no 58 de la CVR ». Tant cet objectif que le terme « excuses » n’apparaissent pas dans le communiqué de presse émis deux jours plus tôt par la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC).
« Nous espérons marcher d’un même pas avec les membres de cette délégation, en les écoutant avec humilité et en réfléchissant aux actions que l’Église peut entreprendre pour venir en aide aux survivants des pensionnats, à leurs familles et à leurs communautés », a plutôt indiqué Mgr Raymond Poisson, le président de la CECC.
C’est la CECC qui assumera les frais de voyage et d’accueil de la délégation officielle qui séjournera au Vatican du 17 au 20 décembre.
La conférence épiscopale note aussi que, « sous réserve de leur consentement », l’identité de la trentaine de délégués en provenance de l’APN, du Ralliement national des Métis et l’Inuit Tapiriit Kanatami ne sera connue que dans les prochaines semaines. Le Ralliement national des Métis a indiqué à l’agence de presse Présence qu’il émettra un communiqué de presse à ce sujet le mercredi 17 novembre 2021. Du côté de l’Inuit Tapiriit Kanatami, une association qui représente plus de 65 000 Inuits, on dit vouloir émettre une déclaration d’ici la fin du mois de novembre.
Présenter des excuses
L’appel à l’action no 58 de la CVR demandait spécifiquement « au pape de présenter, au nom de l’Église catholique romaine, des excuses aux survivants, à leurs familles ainsi qu’aux collectivités concernées pour les mauvais traitements sur les plans spirituel, culturel, émotionnel, physique et sexuel que les enfants des Premières Nations, des Inuits et des Métis ont subis dans les pensionnats dirigés par l’Église catholique ».
La CVR demandait aussi que « ces excuses soient présentées par le pape au Canada, dans un délai d’un an suivant la publication » de son rapport.
En mars 2018, le président d’alors de la CECC, Mgr Lionel Gendron, avait indiqué dans une lettre adressée aux peuples autochtones du Canada qu’« en ce qui concerne l’appel à l’action 58, après avoir examiné attentivement la demande et l’avoir discutée abondamment avec les évêques du Canada, [le pape est] d’avis qu’il ne peut pas y répondre personnellement». Le premier ministre Justin Trudeau s’était déclaré déçu devant un tel refus tout en ajoutant que le gouvernement continuerait de réclamer des excuses papales.