Au début de sa nouvelle campagne Carême de partage, Développement et Paix — Caritas Canada confirme avoir recueilli 5,6 M$ l’année dernière, soit 1 M$ de moins qu’en 2021. Cette diminution des sommes récoltées auprès des catholiques durant la période du carême est avant tout une conséquence de la COVID-19, explique le directeur général de l’organisme.
«Notre analyse n’est pas entièrement terminée, mais pour nous ce résultat apparaît comme un restant de la COVID», dit Carl Hétu.
Il rappelle qu’en 2020 et 2021, la COVID-19 était aussi bien présente. Durant ces deux années, partout au Canada, bien des lieux de culte ont dû fermer leurs portes, sur ordre des autorités sanitaires, ou encore devaient obligatoirement réduire la participation des fidèles lors des messes dominicales. Les membres et les employés de l’organisme ont dû «déployer beaucoup d’énergie pour recueillir les dons du public ailleurs qu’à l’église», dit-il. Les catholiques ont été invités à verser leur aumône du carême en ligne ou à s’inscrire à un programme de dons mensuels afin de financer les projets qu’appuie Développement et Paix dans les pays du Sud.
Ces nouvelles formes de collecte ont été couronnées de succès, reconnaît Carl Hétu, en poste depuis tout juste une année à la direction générale de Développement et Paix.
Mais il avoue quand même avoir été surpris de découvrir une telle diminution de 1 M$ pour l’élément «Carême de partage» dans les états financiers de l’année 2021-2022.
En 2022, le mercredi des Cendres, premier jour du carême, était célébré le 2 mars. Les églises étaient accessibles à ce moment-là. Mais depuis un court laps de temps, faut-il rappeler. Au Québec, par exemple, les lieux de culte n’étaient ouverts que depuis le 7 février après avoir été fermés durant tout le mois de janvier en raison de la pandémie tandis que le passeport vaccinal n’était plus obligatoire depuis seulement le 21 février. Et ce n’est qu’à partir du 28 février que les églises du Québec pouvaient accueillir tous les fidèles, sans registre de présence et sans limitation du nombre de participants.
Mais bien des fidèles ont hésité avant de fréquenter à nouveau leur église paroissiale. Pas étonnant que le jour du 5e dimanche du carême de l’année 2022, le dimanche où les dons pour Développement et Paix sont recueillis, moins de catholiques aient pris place dans les bancs des églises, fait remarquer son directeur général.
Mais Carl Hétu risque une autre hypothèse pour expliquer la baisse des sommes amassées l’an dernier.
L’invasion de l’Ukraine, le 24 février 2022, a fait que bien des gens ont acheminé des dons aux organismes qui soutenaient les victimes de ce conflit. «Des gens qui appuyaient Développement et Paix ont peut-être donné à d’autres organismes», dit-il. L’organisme a lui aussi reçu plus de 1 M$ pour les victimes de cette tragédie mais cette somme n’a pas été comptabilisée sous l’item Carême de partage. On la trouve plutôt dans les secours d’urgence et l’aide humanitaire.
Nouvelle campagne
Cette année, pour le 5e dimanche du carême (le 16 mars 2023), Carl Hétu se montre très confiant. L’organisme prépare annuellement des affiches, un magazine, des enveloppes de collecte et d’autres outils pour sa campagne de financement. Ces ressources sont acheminées aux paroisses de tout le Canada. «Les quantités commandées de matériel ont doublé», dit-il.
La nouvelle campagne Carême de partage invite les gens à être «solidaires pour la terre».
«Soyons solidaires de celles et ceux qui défendent les terres, les eaux et les forêts qui les nourrissent, ainsi que la culture, l’histoire et l’identité qui les définissent» explique-t-on dans le magazine qui sera distribué dans les paroisses qui en feront la demande.
En 2021, la collecte Carême de partage avait récolté la somme de 6 586 750 $. En 2020, tenue durant les premières semaines de la pandémie, la campagne avait recueilli 4 794 175 $. Les années précédentes, Développement et Paix obtenait en moyenne 8 M$ par année lors des quêtes et des activités proposées durant le carême.