N’attendant pas de se faire dire quoi faire par le gouvernement du Québec, l’archidiocèse de Québec a annoncé mercredi matin que les célébrations liturgiques collectives sont suspendues sur son territoire du 23 décembre à minuit jusqu’au 10 janvier. Seules les funérailles seront permises.
Depuis la semaine dernière, le gouvernement du Québec exige – pour la première fois de la pandémie – que les personnes soient munies d’un passeport sanitaire pour assister aux offices religieux. Cette mesure a été mal accueillie par plusieurs croyants, l’archidiocèse de Québec reconnaissant d’ailleurs qu’elle a suscité des «tensions». Des autorités religieuses – y compris l’archevêque de Montréal – se sont alors mises à programmer des célébrations extérieures afin de passer outre l’obligation de contrôler les passeports vaccinaux. Or la suspension annoncée par l’archidiocèse de Québec touche également toute célébration extérieure qui aurait pu avoir lieu.
«Je suis conscient que ce sera très décevant de ne pas nous rassembler à l’église cette année pour les célébrations de Noël et du Jour de l’An, mais je considère qu’il est de notre devoir de participer à l’effort collectif pour éviter que se propage davantage le coronavirus», a déclaré le cardinal Gérald Lacroix dans un communiqué daté du 22 décembre.
L’archidiocèse de Québec explique que cette mesure d’exception vise à tenir compte de la «gravité de la situation sanitaire» et qu’elle a été prise «en concertation avec les responsables des paroisses» et l’équipe entourant l’archevêque de Québec.
Dans une note envoyée aux équipes pastorales sur le terrain, l’archevêque de Québec précise ce qui a motivé la décision:
«En nous abstenant de convoquer des rassemblements risqués, nous choisissons de poser un geste fort de solidarité envers les personnes vulnérables aussi bien qu’à l’égard du personnel de tout le réseau de la santé et de toutes les personnes qui contribuent à combattre la pandémie.»
Selon le cardinal Lacroix, il devenait de plus en plus «risqué» d’organiser les célébrations publiques dans le contexte sanitaire actuel et il fallait réagir tôt alors que les équipes pastorales préparaient les célébrations de la Nativité. Il a d’ailleurs profité de son mot pour remercier l’engagement des équipes et des bénévoles, qui doivent continuellement s’ajuster aux mesures sanitaires.
«Nous invitons tous les fidèles à vivre ensemble cette nouvelle épreuve, en étant solidaires de l’ensemble de la société qui combat un mal virulent avec, en première ligne, les travailleuses et travailleurs de la santé. En d’autres temps, lors de l’épidémie de la « grippe espagnole », l’archevêque de Québec avait dû prendre une décision similaire. Aujourd’hui, soutenons cet effort collectif qui n’a d’autre but que la recherche du bien commun», a ajouté le cardinal.
Il a dit souhaiter que ce Noël «dépouillé» soit l’occasion de s’unir «davantage à l’Enfant de la crèche».
«Qu’Il naisse avant tout dans nos cœurs et qu’Il habite vos demeures», a déclaré Gérald Lacroix.
L’archidiocèse s’engage à lister diverses ressources pour permettre à la population de fêter Noël autrement que par les traditionnels rassemblements à l’église. «L’on peut bonifier l’expérience de Noël en s’accordant des temps d’intériorité, d’échanges et de célébration, chez soi», ont précisé les autorités diocésaines.