Le 250e anniversaire de sainte Marguerite d’Youville sera souligné au sanctuaire de Varennes qui porte son nom le 23 décembre. Une occasion de souligner la «modernité» de la religieuse catholique, fondatrice des Sœurs de la Charité de Montréal, décédée en 1771.
Ce jour-là, une messe sera aussi célébrée à 16 h 30 à la basilique Sainte-Anne de Varennes. Le Sanctuaire Sainte-Marguerite d’Youville, qui comprend un caractère muséal consacré à sa vie et son œuvre, sera ouvert de 13 h à 16 h.
«Le sanctuaire est un lieu de mémoire dédié à Marguerite d’Youville, c’est un musée d’histoire sur le destin et la vie exceptionnels de cette Québécoise qui a voué sa vie aux gens dans le besoin», explique Louise Girard, coordonnatrice du sanctuaire Sainte-Marguerite-d’Youville.
Les gens qui le désirent peuvent se recueillir sur le tombeau de celle qui a été canonisée en 1990, qui se trouve dans la basilique Sainte-Anne.
Selon Mme Girard, la dévotion à cette sainte canadienne suscite encore l’engouement aujourd’hui. Le sanctuaire reçoit toujours des témoignages de personnes «ayant été exaucées par sainte Marguerite d’Youville».
Un héritage tangible
Née à Varennes en 1701, elle épouse François d’Youville à l’église Notre-Dame, à Montréal, en 1722. Huit ans plus tard, la future sainte se retrouve veuve avec deux fils à élever.
Connaissant son dévouement pour les personnes dans le besoin, on lui confie en 1747 l’administration de l’Hôpital général de Montréal, un hospice pour les hommes sans abri.
«Il s’agissait d’un cadeau empoisonné puisqu’elle devait assumer toutes les dettes de l’hôpital alors en décrépitude», contextualise Mme Girard.
Elle relève l’hôpital et assure de quoi nourrir les pensionnaires en administrant trois fermes: l’une à Pointe-Saint-Charles, une autre à Chambly et la dernière sur l’île Saint-Bernard, à Châteauguay.
Au début de la décennie 1750, elle gagne son bras de fer contre les autorités pour maintenir l’Hôpital général à Montréal
En 1755, Mgr Henri-Marie du Breil de Pontbriand, évêque de Québec, approuve les règles et le costume de la nouvelle communauté religieuse, qui sera alors aussi connue sous le nom des «Sœurs Grises».
«Pendant la guerre de conquête, des soldats blessés ont été soignés sans distinction de langue, de race ou de religion, rappelle Mme Girard. Ce dévouement lui sera rendu après l’incendie de 1765 qui a ravagé l’Hôpital général. Il a été reconstruit en six mois avec l’aide des colons, des Autochtones et de dons. Londres a envoyé de l’argent tant son dévouement était connu de tous.»
La coordonnatrice du sanctuaire Sainte-Marguerite-d’Youville souligne que la dame canonisée par le pape Jean-Paul II est toujours considérée comme «la fondatrice des services sociaux au Québec et comme l’une des bâtisseuses de Montréal».
En 2003, Marguerite d’Youville a été intronisée au Temple de la renommée médicale canadienne, en Ontario, dans la catégorie Leadership en santé, devenant l’une des rares femmes à y figurer.