Dans le cadre des efforts pour réformer la Curie romaine, le pape François a approuvé la restructuration de la Congrégation pour la doctrine de la foi, la plus ancienne des congrégations.
Par Carol Glatz
Autrefois composée d’un bureau doctrinal, d’un bureau disciplinaire et d’un bureau des mariages, la nouvelle structure verra les bureaux doctrinaux et disciplinaires devenir leurs propres sections spéciales dirigées par leurs propres secrétaires; le bureau des mariages fera partie du bureau doctrinal.
Les deux secrétaires seront placés sous l’autorité du préfet de la congrégation. Le cardinal espagnol Luis Ladaria, qui est préfet de la congrégation depuis 2017, fêtera son 78e anniversaire le 19 avril. Les chefs des bureaux du Vatican sont tenus de proposer leur démission au pape lorsqu’ils atteignent 75 ans.
Dans Fidem servare, publié comme motu proprio le 14 février, le pape François a déclaré que la principale tâche de la congrégation a été de sauvegarder ou de «garder la foi». Les changements sont entrés en vigueur le même jour.
Au fil du temps, la congrégation a connu des modifications dans ses domaines de responsabilité et dans sa configuration. Aujourd’hui, selon le pape François, de nouveaux changements sont nécessaires «pour lui donner une approche plus adaptée à l’accomplissement de ses fonctions».
La section doctrinale sera responsable des questions concernant «la promotion et la sauvegarde de la doctrine de la foi et des mœurs».
Son but, écrit le pape, est de promouvoir des études visant à favoriser «la connaissance et la transmission de la foi au service de l’évangélisation», afin que sa «lumière» soit le critère pour comprendre le «sens de l’existence», surtout devant les questions posées par le progrès de la science et le développement de la société.
Dans le domaine de la foi et des mœurs, la section doctrinale examinera les documents qui seront publiés par d’autres dicastères de la Curie romaine, «ainsi que les écrits et les opinions qui semblent problématiques pour la foi correcte, en encourageant le dialogue avec leurs auteurs et en proposant des remèdes appropriés», selon les normes précédemment établies.
La section étudiera également toutes les questions découlant des ordinariats personnels pour les anglicans entrant en pleine communion avec l’Église catholique par la Constitution apostolique Anglicanorum coetibus.
La section doctrinale absorbera les fonctions couvertes par le bureau des mariages de la congrégation, qui traite des questions relatives à la validité des mariages lorsque l’un des conjoints n’est pas un chrétien baptisé.
La section de la discipline, par l’intermédiaire du bureau de la discipline existant actuellement, s’occupera des délits et crimes réservés à la congrégation – notamment les cas d’abus sexuels commis par des clercs – et à son tribunal suprême. Elle préparera et élaborera des procédures conformes au droit canonique afin de «promouvoir une administration correcte de la justice».
À cette fin, la section de la discipline promouvra les initiatives de formation nécessaires que la congrégation peut offrir aux évêques, aux diocèses et aux juristes canoniques pour «une compréhension et une application correctes des normes canoniques».
Les archives de la congrégation continueront à conserver les documents à consulter, y compris ses archives historiques.
Depuis le XVIe siècle
La Congrégation pour la doctrine de la foi est la plus ancienne des congrégations. Elle a débuté au XVIe siècle sous la forme d’une commission de six cardinaux, connue sous le nom de Sacrée congrégation de l’inquisition romaine et universelle, qui servait de tribunal pour juger les cas présumés d’hérésie et de schisme.
Après des changements de noms et de formes au cours des siècles, Paul VI la désigne comme la Congrégation pour la doctrine de la foi en 1965. Une disposition plus positive de correction des erreurs, ainsi que la protection, la préservation et la promotion de la foi ont prévalu sur la tendance plus punitive de condamnation.
Avec les changements apportés à la Curie romaine par Jean-Paul II, la congrégation a conservé sa compétence sur tout ce qui touche de près ou de loin à la doctrine de la foi et des mœurs et s’est vu explicitement accorder un «jugement préalable» sur tout autre document curial entrant dans son domaine de compétence.
Si, pendant des décennies, elle a également traité les demandes de dispense de célibat des prêtres souhaitant être laïcisés, cette responsabilité a ensuite été confiée à la Congrégation pour le clergé.