En 2020 et 2021, en raison de la pandémie qui sévissait au pays et dans le monde entier, les évêques catholiques canadiens ont été contraints de tenir en ligne leur assemblée plénière, chacun dans leurs bureaux diocésains respectifs. Cette année, quelque 90 évêques sont attendus à Cornwall, en Ontario, pour l’assemblée de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC).
Les journalistes, toutefois, n’y seront pas admis.
Du 26 au 29 septembre, durant cette rencontre de la plus haute instance au sein de la conférence épiscopale canadienne, les évêques vont notamment réfléchir à la situation en Ukraine, discuter de la contribution de l’Église canadienne au prochain synode des évêques sur la synodalité et examiner les relations avec les Autochtones du Canada au lendemain de la visite du pape François.
L’ordre du jour de cette rencontre de quatre jours, le seul document qui soit accessible aux médias et au public, mentionne aussi que les évêques vont discuter du contenu d’un rapport sur la protection des personnes mineures et vulnérables et entériner la création d’une nouvelle agence dédiée à la «pastorale maritime».
Parce que les rencontres des deux dernières années s’étaient tenues en visioconférence, la conférence épiscopale n’avait convié que les évêques aux délibérations. Cette formule empêchait la participation à l’assemblée plénière d’un conférencier d’honneur, d’observateurs œcuméniques, de représentants d’organismes catholiques et de journalistes accrédités. Le rendez-vous annuel ne se déroulerait pas «comme dans les années passées», avait expliqué le secrétariat général de la CECC en juillet 2020.
Les responsables des organismes catholiques nationaux ont appris, en juin 2022, qu’ils pourront de nouveau «envoyer des observateurs» à la prochaine assemblée plénière de la CECC. L’invitation, signée par le secrétaire général de la CECC, l’abbé Jean Vézina, mentionne toutefois que, «contrairement à la coutume des années passées, la présence des observateurs et observatrices sera limitée à la première journée de la réunion». Habituellement, observateurs et journalistes pouvaient participer aux délibérations du lundi et à celles du mardi matin. À midi, le mardi, tous devaient quitter les lieux, tandis que les évêques poursuivaient leur réunion à huis-clos.
Sans les médias
Contrairement aux observateurs, les journalistes ne pourront pas participer à l’assemblée plénière de la CECC. On leur a communiqué cette décision le vendredi 16 septembre.
«Étant donné que les évêques ne se sont pas rencontrés en personne ces deux dernières années, ils ont vraiment besoin de temps pour discuter des problèmes entre eux», a expliqué Neil MacCarthy, le directeur des communications de l’archidiocèse de Toronto. «C’est pourquoi il n’y aura pas de sessions ouvertes aux médias», a-t-il annoncé.
(Depuis le départ, à l’automne 2021, de sa coordonnatrice des communications, la CECC fait appel à Neil MacCarthy, un communicateur chevronné, pour répondre aux demandes des médias. C’est lui qui a dirigé l’équipe des communications lors du séjour au Vatican, en février, des délégations des Premières Nations, des Métis et des Inuits ainsi que durant le voyage du pape François au Canada, en juillet.)
Les journalistes seront plutôt conviés à une conférence de presse en ligne qui se déroulera jeudi, à la toute fin des délibérations, a-t-il aussi indiqué.
Ces dernières années, la CECC n’a pas cessé de resserrer les règles auxquelles doivent se soumettre les rares journalistes – deux ou trois, jamais davantage – qui se présentent aux assemblées plénières.
En 2016, on leur a interdit de discuter avec les évêques «pendant les pauses café et les repas».
En 2018, on a exigé qu’ils remettent à l’avance les questions qu’ils entendent poser aux évêques qu’ils veulent interviewer. Présence a refusé de se soumettre à cette condition. Alertée, la Fédération professionnelle des journalistes du Québec a dénoncé une «tentative éhontée de contrôle de l’information».
L’année suivante, le secrétariat général de la CECC a refusé d’indiquer aux journalistes, avant le début de l’assemblée, les sujets débattus durant les séances publiques de l’assemblée plénière.