Plus d’une centaine de fidèles se sont réunis le samedi 5 novembre à la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours dans le Vieux-Montréal pour célébrer les 40 ans de la canonisation de Marguerite Bourgeoys, le 31 octobre 1982.
La messe, célébrée par Mgr Alain Faubert, évêque auxiliaire à Montréal, s’est déroulée en français et en anglais. Toutefois certains textes ont été lus en japonais et en espagnol. Ces deux langues font honneur aux pays d’implantation de la Congrégation de Notre-Dame de Montréal (CND), fondée par la sainte. Ce volet international démontre que Marguerite Bourgeoys est «une sainte pour tout le monde» selon Ona B. Bessette, leader actuelle de la CND.
La religieuse s’est réjouie de la présence de membres d’autres congrégations lors de cette célébration. Elle y voit le reflet de l’époque où les communautés de Marguerite Bourgeoys et les Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph, avec Jeanne Mance, collaboraient pour fonder la colonie.
Mgr Faubert a aussi souligné cette grande rencontre de charismes des différents ordres qui forment le paysage spirituel de Montréal.
Décaper la sainteté
Tout au long de la cérémonie, une peinture de la sainte était placée en évidence dans le sanctuaire. Le portrait fut réalisé par Pierre Le Ber, tout de suite après la mort de Marguerite Bourgeoys en 1700.
Trois couches de peinture ont été ajoutées par la suite afin de renouveler l’œuvre. Elles masquaient le portrait original jusqu’à sa redécouverte au début des années 1960, lors de travaux de restauration commandés par la CND.
«Dans le fait de décaper, on revient aux sources, à la simplicité originale sans toutes les fioritures», explique l’évêque auxiliaire durant son homélie. «De la même manière, continue-t-il, les saints nous décapent le Christ par leurs témoignages.»
Décaper, pour Mgr Faubert, c’est «toucher à la vérité d’une personne dans le concret de sa vie» et par cela, «nous touchons à sa sainteté par son humanité».
«Les saints et les saintes sont là pour nous décaper, nous rattacher à l’essentiel, ajoute-t-il. La sainteté, c’est probablement de se laisser décaper par Dieu.»
Une sainte actuelle
«Aux sources et à la fondation de la colonie, il y a tant de femmes» souligne Mgr Faubert avec enthousiasme, qui donne pour exemple Marguerite Bourgeoys, Marguerite d’Youville, Jeanne Mance et Marie de l’Incarnation.
Des figures qui font « très 17e, mais aussi très 21e », dit l’évêque auxiliaire, qui y voit quelque chose de «prophétique» en annonçant une société plus égalitaire qui «colore le catholicisme québécois» dans ses rapports entre les hommes et les femmes.
Quant à la supérieure de la CND, elle explique que dans la communauté «on parle de Marguerite au présent». Elle voit son esprit dans les prières, les engagements et les voyages que les sœurs mènent encore à ce jour.