L’Église Unie du Canada dénonce l’approbation de la loi anti-homosexualité votée par le gouvernement d’Ouganda.
Déjà condamnée par l’ONU comme un «texte discriminatoire, probablement le pire au monde en son genre», cette loi, promulguée le lundi 29 mai par le président Yoweri Museveni, prévoit de lourdes peines, allant jusqu’à la peine de mort, pour les relations homosexuelles ainsi que la promotion de l’homosexualité.
«Il est temps de soutenir les personnes militantes et alliées de la communauté LGBTQ+ de ce pays d’Afrique», a indiqué l’Église Unie du Canada, la plus importante Église protestante du pays, dans une déclaration publiée simultanément en anglais et en français.
En plus d’intervenir avec fermeté auprès du président Museveni afin de demander l’abrogation de cette loi, le Canada devrait s’empresser de «nommer une envoyée spéciale ou un envoyé spécial pour les droits des personnes LGBTQ+», responsable de coordonner les initiatives menées par les différents pays qui ont pris position sur cet enjeu.
L’Église Unie du Canada dit aussi s’attendre à ce que cette loi entraîne un exode de citoyens. «Nous pressons le Canada d’améliorer les voies d’accès pour les personnes militantes et les membres de la communauté LGBTQ+ qui pourraient devoir fuir le pays pour assurer leur sécurité.»
Cette Église rappelle enfin que «seulement 0,1 % de l’aide internationale canadienne est consacré au soutien des droits des personnes LGBTQ+». Ce montant devrait être augmenté tandis que des sommes devraient «êtres allouées à des organisations qui luttent pour l’inclusion et le soutien des droits des personnes LGBTQ+».
De son côté, la ministre des Affaires étrangères du Canada a condamné fermement la loi anti-homosexualité adoptée par l’Ouganda. Mélanie Joly a dénoncé le fait que cette loi expose les personnes LGBTQ+ «à la persécution, à l’oppression et à la violence systématiques, y compris à des peines d’emprisonnement à vie et à la peine de mort».
«Nous sommes troublés par les formes odieuses de violence qu’elle légalise à l’encontre d’une partie de la population ougandaise, uniquement en raison de qui elle est, et de qui elle aime», a déclaré la ministre Mélanie Joly.
Elle a aussi rappelé que «le Canada s’oppose sans équivoque à l’application de la peine de mort dans tous les cas, et partout dans le monde».
«Ce type de traitement est incompatible avec le droit international en matière de droits de la personne et de la dignité humaine.»
L’Église anglicane d’Ouganda
Fermement opposée à l’homosexualité, l’Église anglicane d’Ouganda a salué l’approbation de cette loi par le président Museveni tout en lui demandant de ne pas recourir à la peine de mort pour les contrevenants.
«L’Église d’Ouganda soutient la vie et, en principe, n’est pas favorable à la peine de mort. Aussi graves que soient la souillure et l’homosexualité, nous ne sommes pas favorables à la peine de mort pour ces crimes et continuons à recommander l’emprisonnement à vie», a déclaré l’archevêque Stephen Samuel Kaziimba Mugalu.
Le chef de cette Église estime que l’homosexualité «nous est imposée par des acteurs extérieurs, étrangers, contre notre volonté, contre notre culture et contre nos croyances religieuses». Ces acteurs «se déguisent en ‘activistes des droits de l’homme’, mais ils corrompent les véritables droits de l’homme en ajoutant les LGBTQ à leur programme», a-t-il dénoncé.
L’archevêque ajoute que «les pays qui défendent les LGBTQ ont montré les conséquences négatives de cette loi». Il félicite le président Yoweri Museveni «de ne pas avoir cédé à leurs menaces et d’avoir protégé l’Ouganda de leurs voies d’autodestruction».