L’évêque de Saint-Jérôme-Mont-Laurier Raymond Poisson et l’évêque auxiliaire à Québec Marc Pelchat seront les représentants francophones de la conférence épiscopale canadienne lors de la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques.
Deux autres évêques ont aussi été élus à scrutin secret, fin septembre. Ils représenteront le secteur anglais de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) à ce synode sur la synodalité. Ce sont l’archevêque de Vancouver J. Michael Miller et l’évêque de Calgary William. T. McGrattan.
Les évêques Poisson et McGrattan sont respectivement président et vice-président de la CECC.
Deux autres évêques ont aussi été nommés substituts. Ce sont Alain Faubert, évêque auxiliaire à Montréal, et Daniel Miehm, évêque de Peterborough.
Bien que l’élection de ces représentants ait eu lieu durant l’assemblée plénière des évêques, une source indique que la conférence épiscopale a requis une approbation du Secrétariat général du Synode des évêques avant d’annoncer les noms des élus.
Deux sessions
Ce synode, qui a pour thème Pour une Église synodale: communion, participation, mission, se déroulera en deux sessions, vient tout juste d’annoncer le pape François.
«Les fruits du processus synodal en cours sont nombreux, mais pour qu’ils arrivent à pleine maturité, il est nécessaire de ne pas se précipiter», a indiqué le pape hier, le dimanche 16 octobre.
«Afin d’avoir une période de discernement plus détendue, j’ai établi que cette assemblée synodale se déroulera en deux sessions». La première, déjà prévue, se déroulera du 4 au 29 octobre 2023. La seconde session aura lieu un an plus tard, en octobre 2024.
«J’espère que cette décision favorisera la compréhension de la synodalité en tant que dimension constitutive de l’Église, et aidera chacun à la vivre comme le parcours de frères et de sœurs qui annoncent la joie de l’Évangile», a-t-il ajouté.
Les représentants élus de la CECC participeront donc à ces deux sessions.
Synthèses nationales et diocésaines
Par ailleurs, le secrétariat du Synode des évêques a révélé que la presque totalité des conférences épiscopales a rédigé une synthèse des consultations tenues dans les différents diocèses qu’elles regroupent.
«Pas moins de 112 conférences épiscopales sur 114 et toutes les Églises catholiques orientales ont réalisé un discernement à partir de ce qui a émergé des Églises particulières». (En langage ecclésial, les Églises particulières représentent les diocèses).
La CECC a remis sa synthèse le 15 août et l’a rendue publique le 2 septembre.
Son document de 10 pages indique que «la plupart» des personnes consultées ont exprimé «leur appréciation au sujet de la démarche synodale», bien que «certains aient exprimé des doutes quant à l’issue du processus synodal en raison de leur perception de l’Église comme une institution figée peu encline à changer et à se moderniser».
Cette synthèse nationale résume les textes produits par les assemblées régionales d’évêques (Ouest, Ontario, Québec et provinces maritimes) qui, elles, reprennent les conclusions des synthèses des diocèses.
«Chacun des rapports régionaux témoigne du caractère particulier de leur communauté», indique le document de la CECC.
«Dans la province du Québec, écrit-on, fortement marquée par le caractère laïque de la société, on souhaite un changement urgent pour retrouver – ou conserver ce qui reste – de la pertinence de l’Église et de sa mission; ici le fossé entre la société et l’Église, tant au niveau moral, éthique ou même de la pratique religieuse, ce fossé est tel qu’il menace sérieusement l’avenir des communautés chrétiennes.»
Bon nombre de diocèses canadiens ont mis en ligne la synthèse de leurs consultations locales. Trois des quatre évêques qui seront présents à Rome en octobre 2023 ont dévoilé cet été leurs textes qui sont disponibles dans les sites Web des diocèses de Calgary, Saint-Jérôme-Mont-Laurier et Vancouver. L’archidiocèse de Québec n’a toujours pas rendu publique sa synthèse.
Ordination des femmes
Dans le diocèse que dirige Mgr Raymond Poisson, les personnes consultées souhaitent «une Église ayant plus d’écoute envers les marginalisés et les distants».
«On rêve encore qu’il y ait moins de conditions pour accueillir l’autre», ajoute-t-on, mentionnant le «refus de communier aux divorcés, [la] marginalisation des homosexuels et des prêtres qui les accompagnent.»
La synthèse du diocèse de Saint-Jérôme-Mont-Laurier estime aussi que l’Église doit «porter plus d’attention et d’ouverture aux questions sur la dignité et droits de la personne, le rôle de la femme, du couple, des couples reconstitués, et de la famille dans l’Église. On invite aussi à demeurer sensible à tout ce qui concerne l’aide médicale à mourir, la contraception, et d’autres enjeux de société».
Enfin, les fidèles de ce diocèse souhaitent que l’on réfléchisse «à la possibilité que les femmes soient ordonnées, de considérer davantage leur rôle, leur place dans notre Église et à repenser la discipline du célibat des prêtres».