Abusées alors qu’elles vivaient à l’Institution des sourds de Montréal entre les années 1940 et 1982, des victimes se partageront une somme de 20 millions de dollars.
Le Centre de la communauté sourde du Montréal métropolitain a récemment conclu une entente dans le cadre du recours collectif intenté contre la congrégation des Clercs de Saint-Viateur du Canada au nom des enfants sourds agressés sexuellement alors qu’ils fréquentaient l’institution située au 7400, boulevard Saint-Laurent, à Montréal. L’entente de règlement signée le 5 novembre doit encore être approuvée par la Cour supérieure du Québec.
Il s’agit du «montant le plus élevé jamais payé par une congrégation religieuse dans le cadre d’un recours collectif au Québec visant des agressions sexuelles contre des mineurs», indique le cabinet Kugler Kandestin, procureur du recours collectif.
«La Congrégation devra faire d’importants sacrifices financiers afin de verser les sommes convenues», a indiqué dans un communiqué conjoint le père Nestor Fils-Aimé, supérieur provincial des Clercs de St-Viateur du Canada depuis avril 2014.
«Nous sommes cependant satisfaits de l’entente de principe, qui met fin à un litige difficile pour toutes les parties impliquées. Les Clercs de Saint-Viateur espèrent que le processus convenu facilitera l’indemnisation des membres du groupe et leur évitera des souffrances supplémentaires. Nous prions pour elles et leurs familles et tenons à exprimer notre réprobation de tout abus sexuel, incluant ceux commis sur des personnes mineures», a-t-il ajouté.
Présenté en 2012, le recours collectif a été intenté contre la congrégation religieuse et l’Institut Raymond Dewar. Cette dernière institution ne fait pas partie de l’entente conclue il y a deux semaines. Le recours collectif se poursuivra contre l’Institut Raymond Dewar, autrefois appelé l’Institut des sourds de Montréal. Le procès est prévu pour le mois de septembre 2016.
Le recours collectif de 2012 mentionne explicitement les abus sexuels qu’auraient commis des religieux et des employés laïcs sur des enfants de 8 à 16 ans qui fréquentaient l’institution du boulevard Saint-Laurent.
Le document contient un tableau de sept pages où sont nommés tous les abuseurs et où leurs victimes sont identifiées par des lettres de l’alphabet. Les noms de 26 religieux sont inscrits dans ce tableau.