France Labelle cite sans difficultés aucunes les noms, les dates et toutes les démarches entreprises afin de doter Montréal d’un lieu d’accueil d’urgence pour les jeunes de la rue. C’était il y a plus de 30 ans.
Au milieu des années 1980, alors qu’elle était la présidente du Comité jeunes du Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal, elle constate qu’il n’existe dans la ville aucune ressource de première ligne — «comme on dit dans notre jargon», lance la cofondatrice du Refuge des jeunes de Montréal — pour les jeunes de 17 à 25 ans en situation d’itinérance.
«Il y avait bien quelques ressources en hébergement prêtes à accueillir des jeunes filles et des jeunes garçons. Mais pour y accéder, il fallait être en démarche», dit France Labelle. Le jeune qui frappe à la porte de ces maisons doit être à la recherche d’un emploi, veut retourner sur les bancs de l’école, fait déjà un peu de bénévolat et s’abstient de toute consommation de boisson ou de drogue.
«Mais ce qui nous a frappé, c’est qu’il y avait des jeunes à Montréal qui ne remplissaient pas ces critères d’admission.» Les ruelles, les places publiques et les stations de métro étaient leurs seuls refuges. Y compris en plein hiver. «Ils se retrouvaient carrément dans la rue», mentionne France Labelle.
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