Dans certaines circonstances et après avoir longuement prié et procédé à un examen de conscience, certains catholiques divorcés et civilement remariés pourront désormais avoir accès aux sacrements, ont annoncé les évêques de Malte.
Les évêques ont précisé qu’avec «une conscience informée et éclairée», une personne séparée ou divorcée engagée dans une nouvelle relation conjugale, capable de «reconnaître et croire qu’il ou elle est en paix avec Dieu», «ne peut être empêchée de participer aux sacrements de la réconciliation et de l’eucharistie».
Le document intitulé Critères pour l’application du chapitre 8 d’Amoris laetitia, l’exhortation apostolique du pape François sur la famille publiée au printemps 2016, a été rendu public le 13 janvier et envoyé à tous les prêtres du pays par l’archevêque Charles Scicluna, de Malte, et l’évêque Mario Grech, de Gozo.
Les évêques ont exhorté leurs prêtres à reconnaître que pour des couples et des familles qui se retrouvent dans des «situations complexes», «surtout celles impliquant des personnes séparées ou divorcées qui sont entrées dans une nouvelle union», la «perte» de leur premier mariage ne signifie pas la perte de «leur espoir en Jésus».
Certains d’entre eux désirent tellement vivre en harmonie avec Dieu et l’Église, ont souligné les évêques, qu’ils demandent comment parvenir à vivre les sacrements de la réconciliation et de l’eucharistie.
Indissolubilité et aide des sacrements
Pour les évêques, la première étape est de toujours réaffirmer la position de l’Église sur l’indissolubilité du mariage. Par la suite, les situations spécifiques des couples doivent être examinées afin de déterminer si leur première union était un mariage valide. Si ce n’était pas le cas, on doit les encourager à demander une nullité.
Sans cette nullité, ont dit les évêques, les couples engagés dans une nouvelle union devraient être encouragés à s’abstenir d’avoir des relations sexuelles puisque l’Église ne considère pas leur union comme un mariage. Cependant, certains couples ne parviendront pas à vivre cette «continence conjugale», ont-ils noté.
Mgr Scicluna et Mgr Grech ont demandé à leurs prêtres de consacrer du temps à ces couples pour guider leur réflexion, les amener à voir leur part de responsabilité dans l’échec de leur première union, l’impact que cela a eu sur les enfants, etc.
«Ce discernement acquiert une importance particulière puisque, comme l’enseigne le pape, dans certains cas cette aide [de l’Église à croître en sainteté] peut comprendre l’aide des sacrements», a indiqué le document malte. «En exerçant notre ministère, nous devons faire attention pour éviter de tomber dans les extrêmes: dans la rigueur extrême d’un côté, et le laxisme de l’autre», ont-ils ajouté.
Le chapitre 8 d’Amoris laetitia continue de susciter de vives discussions au sein de l’épiscopat catholique, alors que des évêques ont des interprétations nettement différentes de la marche à suivre face à ce que l’Église appelle les «situations irrégulières».
Cindy Wooden, Catholic News Service