Le propriétaire du terrain de l’ancienne église Saint-Cœur-de-Marie vient de cesser ses poursuites intentées contre la Ville de Québec. Cette décision survient après l’ouverture d’un procès en Cour supérieur, le 15 mars dernier.
La compagnie à numéro 9222-9293 Québec inc., représentée par Louis Lessard, a mis un frein aux recours intentés contre la Ville de Québec, totalisant 17 millions $. Rappelons qu’en 2017, une première poursuite a été déposée contre l’administration Labeaume, pour tenter de récupérer 12 millions $ de profits potentiels perdus sur un projet non conforme à la règlementation d’urbanisme. Le projet consistait à ériger une tour à condos sur le terrain situé au 530, Grande Allée Est.
En janvier 2020, une deuxième poursuite contre la ville de Québec s’est ajoutée, cette fois pour réclamer le remboursement des coûts de démolition de l’église, évalués à 5 millions $. Depuis l’automne 2019, le terrain situé au 530, Grande Allée Est, à l’angle de la rue de l’Amérique-Française, est dénué de tout bâtiment, l’ancienne église ayant été démantelée.
«Toute cette situation et la médiatisation qui en a découlé ont causé du tort à la ville, à des fonctionnaires et à des élus, ayant toujours agi de bonne foi. S’il y a bien quelqu’un qui a souffert dans ce dossier, c’est Julie Lemieux. C’est une personne extrêmement honnête», a exprimé le maire de Québec, Régis Labeaume, en marge d’une conférence de presse sur le vélopartage, le 23 mars. «On est satisfait de ce dénouement qui va permettre de tourner la page sur cet épisode navrant», a-t-il affirmé.
Selon le propriétaire du terrain, Louis Lessard, la Ville de Québec aurait insisté pour qu’il choisisse la firme d’architecture ABCP, où le conjoint de Mme Lemieux est associé. À cette époque, Mme Lemieux était vice-présidente du conseil exécutif à la Ville de Québec, le bras droit du maire Labeaume. Quelques mois suivant la première poursuite en 2017, Julie Lemieux a quitté la vie politique.
Exemple d’architecture néo-byzantine, l’église Saint-Cœur-de-Marie fut conçue en 1919 par Ludger Robitaille, inspiré par les plans de l’église Sainte-Jeanne-d’Arc de Rennes. La première messe s’y tint le 25 décembre 1920. Le bâtiment fut désacralisé en 1997 et vendu. Près de 20 ans plus tard, un muret de 6 pieds fut érigé autour de l’église, en raison de la précarité du bâtiment, dont la démolition a eu lieu en 2019.
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