Après une audience préliminaire d’un mois, un juge australien a ordonné au cardinal George Pell de subir son procès pour de multiples accusations d’abus sexuels sur mineurs, accusations que le cardinal a toujours démenties.
Des accusations ont été abandonnées, dont certaines que l’avocat de George Pell considérait parmi les plus «viles». La magistrate Belinda Wallington a annoncé, le 1er mai, qu’elle estime que les preuves sont suffisantes pour au moins la moitié des accusations initiales pour justifier un procès complet.
Le tribunal de Melbourne n’a pas publié la liste complète des allégations, mais des informations ont indiqué qu’elles concernaient des infractions sexuelles présumées commises dans les années 1970 dans une piscine à Ballarat, où le père Pell était prêtre, et à la cathédrale Saint-Patrick dans les années 1990 quand le cardinal était archevêque de Melbourne.
Le cardinal Pell, 76 ans, chef du Secrétariat pour l’économie du Vatican, a pris congé de son poste à l’été 2017 pour faire face aux accusations. Son avocat a déclaré au tribunal le 1er mai qu’il avait déjà remis son passeport.
Une date pour le procès devant jury pourrait être annoncée dès le 2 mai.
Le 1er mai, le bureau de presse du Vatican a publié une courte déclaration: «L’année dernière, le Saint-Père a accordé un congé au cardinal Pell pour qu’il puisse se défendre contre les accusations. Ce congé est toujours effectif.»
Avant de quitter Rome, le cardinal Pell avait déclaré aux journalistes lors d’une conférence de presse au Vatican qu’il est «innocent» et que les accusations sont «fausses». «L’idée de l’abus sexuel est odieuse pour moi», disait-il.
Devant ces questions qui font l’objet d’une enquête depuis deux ans, le cardinal a laissé entendre qu’il était visé par un lynchage public.
Un communiqué publié par ses avocats après l’annonce de la décision de la justice a rappelé que «le cardinal George Pell a toujours coopéré avec la police de Victoria et a toujours maintenu son innocence. Il est retourné volontairement en Australie pour répondre à ces accusations.»
Le cardinal a remercié «tous ceux qui l’ont soutenu à la fois ici en Australie et à l’étranger pendant cette période difficile et est reconnaissant pour leur soutien continu et leurs prières», indique le communiqué.
L’archevêque Denis Hart de Melbourne «a refusé de faire des commentaires sur la décision de la magistrate Belinda Wallington», indique une note sur le site de l’archidiocèse. «L’archevêque Hart a exprimé sa confiance envers le système judiciaire en Australie et a déclaré que la justice doit maintenant suivre son cours.»