Cette fois-ci sera-t-elle la bonne? Après plusieurs reports, la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) a annoncé le 20 août qu’elle publiera cet automne ses nouvelles normes en matière de protection des personnes mineures et vulnérables.
«Cet automne, la Conférence des évêques catholiques du Canada lancera une édition mise à jour et enrichie de ces lignes directrices afin de promouvoir la protection des personnes mineures et d’accroître la responsabilisation et la transparence chez les responsables de l’Église», a écrit le Bureau de direction de la CECC, faisant référence à ses propres normes émises en 1992 dans la foulée du scandale d’abus de Mount Cashel, à Terre-Neuve.
Cette annonce se trouve dans la courte déclaration de cinq paragraphes en réaction à la publication du rapport du grand jury qui détaille les abus sexuels commis contre 1000 enfants par 301 prêtres dans six diocèses catholiques de l’État de Pennsylvanie.
Le Bureau de direction fait état de la «honte» et de la «tristesse» des catholiques, mais se garde bien de mentionner le mot «pédophilie», d’exprimer des regrets ou de présenter des excuses dans un contexte où l’Église canadienne n’a pas non plus été épargnée par de nombreux cas d’abus qui ont terni son image au cours des dernières années.
«Les évêques du Canada traitent avec le plus grand sérieux les cas d’abus sexuel (sic) de personnes mineures et la conduite déplacée de tout responsable de la pastorale, qu’il s’agisse de confrères évêques, d’autres membres du clergé, de personnes consacrées ou de laïques», écrit-on.
Le paragraphe le plus court est celui consacré aux victimes comme telles: «En communion avec le pape François, les évêques du Canada veulent faire savoir aux victimes que l’Église est de leur côté. Les personnes qui souffrent sont une priorité pour l’Église, et l’Église veut les écouter et en tirer des leçons.»
La déclaration se soucie ensuite de la réaction des catholiques devant la vague d’indignation soulevée par ces cas américains. «Les évêques catholiques du Canada comprennent très bien à quel point ces crimes peuvent ébranler la foi et l’esprit des croyantes et croyants. Nous prions et espérons que les fidèles catholiques nous aideront de toutes les manières possibles à établir des milieux sécuritaires et respectueux pour tous, surtout pour les personnes mineures et les adultes vulnérables dans l’Église et dans toute la société.»
Présence avait contacté la CECC avant la publication de ce mot. On avait répondu à l’agence que ni le président de la CECC, Mgr Lionel Gendron, évêque de Saint-Jean-Longueuil, ni Mgr Frank Leo, secrétaire général de la conférence épiscopale, n’était disponible pour réagir. Les deux hommes se trouvent présentement à Dublin, en Irlande, pour prendre part à la Rencontre mondiale des familles.
La CECC ne précise pas non plus dans quel contexte seront publiées les nouvelles directives. Il est permis de croire qu’elle profitera de son assemblée plénière automnale pour le faire, mais aucun détail n’a encore été confirmé aux médias, et ces derniers ne savent pas s’ils seront autorisés à assister à ce dévoilement et au débat interne qui pourrait s’ensuivre entre les évêques.