«L’abus des enfants est un mal partout et en tout temps: ce point n’est pas négociable. Nous baissons la tête à cause de la honte quand nous réalisons que de tels abus ont eu lieu à l’intérieur de nos congrégations, de nos ordres et dans l’Église.»
Dans une déclaration, l’Union internationales des supérieures générales (UISG) et l’Union des supérieurs généraux (USG), deux associations qui regroupent les responsables des congrégations religieuses féminines et masculines de l’Église catholique, reconnaissent aujourd’hui que leurs membres, partout dans le monde, ont failli à leurs responsabilités en cachant les abus dont ils étaient informés, notamment par les victimes.
«La réponse de ceux et celles qui ont un rôle d’autorité n’a pas été celle qui aurait dû être. Ils n’ont pas reconnu les signaux d’alarme ou ils ne les ont pas pris sérieusement en considération», déplore la déclaration conjointe publiée en plusieurs langues à la veille du Sommet sur la protection des mineurs dans l’Église qui se déroulera au Vatican du 21 au 24 février 2019.
«Nous avons encore besoin de conversion et nous voulons changer. Nous voulons agir avec humilité. Nous voulons voir nos aveuglements. Nous voulons nommer tous les abus de pouvoir. Nous nous engageons à entreprendre un parcours avec celles et ceux que nous servons, en avançant avec transparence et confiance, honnêteté et sincère repentir», insistent les responsables de l’UISG et de l’USG.
Le Sommet sur la protection des mineurs dans l’Église, une commande du pape François lui-même, réunira durant quatre jours 190 personnes, en majorité des évêques. Les présidents de chaque conférence épiscopale – au nombre de 114 – seront présents, dont Mgr Lionel Gendron, évêque de Saint-Jean-Longueuil et président de la Conférence des évêques catholiques du Canada.
Vingt-deux supérieurs internationaux de congrégations religieuses participeront aussi à cette rencontre. C’est le cas du jésuite Arturo Sosa, du rédemptoriste Michael Brehl et dYvonne Reungoat, des Filles de Marie Auxiliatrice.
Au Québec, les cas les plus médiatisés d’abus sexuels dans l’Église ont été commis par des frères ou pères membres de congrégations. Des demandes de recours collectifs – certains recours n’ont toutefois pas encore été autorisés – ont été présentées ces dernières années contre les Frères du Sacré-Cœur, les Frères maristes, les Servites de Marie, la Congrégation de Sainte-Croix, les Clercs de Saint-Viateur, les Rédemptoristes, les Oblats de Marie-Immaculée et les Frères de Notre-Dame de Miséricorde. En 2018, un ex-pensionnaire d’un orphelinat a demandé la permission d’exercer une action collective contre une communauté féminine, les Sœurs de la Charité de Québec.
Au Canada, les responsables des congrégations participent aux activités de la Conférence religieuse canadienne (CRC).
En octobre 2018, la CRC a demandé à ses membres de «travailler avec les autorités civiles pour dénoncer les agresseurs» ainsi qu’à poursuivre leurs démarches «en faveur d’une justice réparatrice pour les victimes».
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