Il se pourrait bien que «d’ici la fin du mois de juin, les églises et les chapelles ouvrent de nouveau leurs portes», estime l’évêque de Sainte-Anne-de-la-Pocatière.
Dans La lettre du jeudi, un bulletin hebdomadaire acheminé aux fidèles et aux responsables des paroisses de son diocèse, Mgr Pierre Goudreault annonce qu’il vient d’adopter des protocoles «à suivre pour la reprise des célébrations liturgiques afin de limiter les risques de propagation du coronavirus».
«Les responsables des églises et chapelles reçoivent, précise-t-il, deux protocoles, un premier pour les rassemblements eucharistiques et un deuxième pour les funérailles à l’église.»
L’évêque invite les responsables locaux à prendre connaissance de ces deux documents et à respecter les consignes. «Cela donne aux communautés quelques jours pour se préparer quant à l’équipement demandé et l’aménagement souhaité des lieux afin d’accueillir de manière sécuritaire les membres de l’assemblée.»
Protocole pour les messes
Le Protocole sanitaire pour les messes dans les églises et chapelles, un premier document de six pages, contient pas moins de 88 consignes qui devront être respectées par toutes les personnes qui se présenteront dans un lieu de culte ainsi que par le président d’assemblée, le lecteur, l’animateur de chant et les bénévoles responsables de l’accueil.
On explique par exemple que «l’accès à la sacristie est strictement limité à une ou deux personnes pour la préparation et à un ministre» et que «le lavage des vases sacrés à l’eau et au savon est obligatoire avant chaque célébration».
Même si la date d’ouverture des églises n’est toujours pas connue, le personnel paroissial devrait déjà marquer par un symbole «les places où pourront s’asseoir les fidèles». Selon la configuration particulière de chaque église, on pourrait alors interdire «l’accès à deux rangées de bancs sur trois» et laisser «un espace depuis le bout du banc afin que la personne ne soit pas immédiatement assise près de l’allée» que les fidèles emprunteront, plus tard, lors de la communion.
Par ailleurs, les bénitiers seront vidés de leur contenu et il faudra prévoir du désinfectant à main à toutes les portes d’entrée, précise-t-on.
Lors de toute célébration, il n’y aura ni servants de messe ni chorale. «Si l’animation est assurée par quelques voix, la distance de deux mètres entre les musiciens sera respectée».
Un seul prêtre présidera la célébration. Si une concélébration est autorisée, «on aura prévu un calice pour la communion de chaque ministre».
Dans l’église, la distance de deux mètres entre les personnes devra être rigoureusement respectée. Jamais on devra dépasser «50% de la capacité maximale de l’église.» De plus, les personnes qui «présenteront les symptômes du COVID-19 ou de la grippe, qui font de la fièvre, qui reviennent de voyage ou qui ont été en contact récent avec une personne infectée» ne seront pas admises à l’église.
Sans surprise, le protocole sanitaire indique qu’il n’y aura pas d’échange de la paix avant la communion, «à moins que ce ne soit en restant à sa place, en faisant signe de loin aux fidèles qui nous entourent, sans contact physique».
Dix-neuf consignes encadrent ensuite le déroulement de la communion. On indique que les ministres de la communion devront tous porter un masque. Aucune parole ne sera échangée. On veillera à «déposer l’hostie dans la main du communiant, sans toucher à sa main». S’il devait toucher la toucher, tout prêtre ou ministre de la communion devra obligatoirement «se désinfecter les mains avant de poursuivre».
À la fin de la messe, «on demandera aux fidèles de rapporter à la maison les Prions en Église et les Semainiers qu’ils auront utilisés». On veillera aussi à ce que les portes «soient maintenues ouvertes pour éviter que les gens n’aient à leur toucher pour sortir».
Après la messe, les places utilisées seront désinfectées tout comme on s’assurera de nettoyer «le tabernacle, sa clé et l’extérieur des vases sacrés qui y sont déposés».
Funérailles
Distribué au même moment dans le diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, un Protocole sanitaire pour la célébration des funérailles catholiques à l’église ajoute quelques consignes supplémentaires à celles édictées pour les messes régulières. On s’assurera, par exemple, de «désinfecter l’encensoir et son pied, la navette contenant l’encens et le bénitier avec le goupillon». Au début de toute célébration des funérailles, afin d’éviter les rassemblements, on omettra l’habituel «rite d’accueil du corps ou des cendres à la porte de l’église».
«Il n’y aura pas d’éloge funèbre par souci d’hygiène des pôles d’intervention», précise-t-on aussi. L’hommage préparé par la famille pourra toutefois être remis au prêtre qui présidera les funérailles. Il sera alors intégré dans son mot d’accueil ou encore dans son homélie.
Lors du rite d’adieu, «le président fera l’aspersion et l’encensement en gardant la distance de deux mètres avec l’assemblée». Dans les espaces plus restreints, le président ne fera pas le tour du cercueil et restera «debout devant celui-ci pour l’aspersion et l’encensement».
Toutes ces consignes ne manqueront pas de «nous surprendre au début», convient Mgr Pierre Goudreault dans La lettre du jeudi. Il suggère toutefois d’accueillir ces mesures «dans un esprit de respect et d’amour pour nos frères et sœurs». Ainsi, ajoute l’évêque de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, «c’est dans la confiance que nous pourrons rompre le pain de la Parole et le pain de Vie».
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