L’assaut du Capitole américain par des émeutiers le 6 janvier a provoqué une onde de choc dans le monde entier.
L’archevêque de Brisbane, Mark Coleridge, président de la conférence des évêques australiens, a déclaré sur Twitter qu’il n’avait pas réalisé «à quel point l’intégrité et le respect des institutions démocratiques des États-Unis comptaient pour le reste du monde jusqu’à ce que ce pandémonium éclate à Washington».
Washington: La démocratie est blessée indiquait la une du journal du Vatican, L’Osservatore Romano, le 7 janvier. En plus petit, il expliquait que le Congrès s’est réuni à nouveau pour certifier l’élection présidentielle de Joe Biden «après la violente agression commise par les partisans de Trump et au cours de laquelle quatre personnes ont trouvé la mort».
Sous le titre Un bien fragile, le directeur adjoint du journal, Giuseppe Fiorentino, a écrit que l’attaque du Capitole montre que «la politique ne peut pas ignorer la responsabilité individuelle, surtout de la part de la personne qui est au pouvoir et qui est capable – à travers une rhétorique polarisante – de mobiliser des milliers de personnes». ‘Qui sème le vent récolte la tempête’ et, à ce stade, il est facile de lier les événements de Washington aux accusations de fraude lancées par Trump après le vote du 3 novembre, accusations qui n’ont jamais trouvé de confirmation objective.»
Mais la leçon essentielle, écrit Fiorentino, est ce que Joe Biden a dit lorsqu’il s’est adressé à la nation pendant le siège: «La démocratie est un bien fragile qui doit toujours être défendue, même dans les pays, tout comme les États-Unis, où la démocratie elle-même semble être une marchandise largement acquise.»
«La première étape dans la défense de la démocratie consiste à en accepter les règles», a-t-il écrit, en particulier la règle d’un transfert pacifique du pouvoir.
La démocratie en état de siège titrait Avvenire, le quotidien de la conférence épiscopale italienne.
Dans un commentaire vidéo, Andrea Lavazza, le rédacteur en chef du journal, a déclaré que si le président sortant Donald Trump reste en fonction jusqu’à l’investiture de Joe Biden le 20 janvier ou s’il est soumis à une «destitution éclair», les États-Unis devront se débattre avec «le lourd héritage négatif que Donald Trump laissera derrière lui. Il a empoisonné les puits de la démocratie, mettant en doute les résultats d’une élection qui ne semble absolument pas avoir été compromise par des fraudes ou des conspirations.»
Impact international
Carlos Herrera, célèbre animateur d’une émission matinale sur COPE, le réseau de radio appartenant à la conférence des évêques espagnols, a déclaré à ses auditeurs le 7 janvier qu’il devait «faire la chronique de l’inédit».
«Qui aurait cru qu’on parlerait d’une violente attaque contre le Capitole américain pour tenter d’empêcher la ratification du vainqueur de l’élection présidentielle dans ce pays», a-t-il déclaré, qualifiant la brèche dans le bâtiment et les morts et blessés qui s’y trouvent de «fin grotesque de l’ère de Donald Trump».
Au Conseil œcuménique des Églises, à Genève, le père orthodoxe roumain Ioan Sauca, secrétaire général par intérim, a publié une déclaration le 6 janvier disant que «la politique populiste de division de ces dernières années a libéré des forces qui menacent les fondations de la démocratie aux États-Unis et – dans la mesure où elle représente un exemple pour d’autres pays – dans le monde entier».
«Ces développements ont des implications qui vont bien au-delà de la politique intérieure américaine et constituent une grave préoccupation internationale», a-t-il déclaré.
Le père Sauca a prié pour que «les Églises d’Amérique soient dotées de la sagesse et de la force nécessaires pour assurer le leadership à travers cette crise, et sur le chemin de la paix, de la réconciliation et de la justice».
Réflexion anglicane à la BBC
En Angleterre, la violence au Capitole a également été au centre, le 7 janvier, de la populaire émission matinale de la BBC sur Radio 4, Thought for the Day, qui propose des réflexions, dans une perspective de foi, sur les problèmes et les personnes dans l’actualités.
L’évêque anglican Nicholas Baines de Leeds a commencé son segment en disant: «Être étonné par les événements à Washington, c’est ignorer la fragilité de la démocratie. Si le COVID nous a appris que la vie humaine et une économie stable sont toutes deux vulnérables, alors l’attaque encouragée de la foule contre le Capitole doit renforcer le besoin vital de préserver à tout moment la démocratie, l’État de droit et la transition pacifique du pouvoir.»
«L’ancienne sagesse des écritures hébraïques puise profondément dans les cri de justice, de générosité, de paix et de bien commun», a-t-il déclaré. «Les prophètes pleurent sur la facilité avec laquelle les gens peuvent être séduits par des paroles de force, de pouvoir ou de sécurité qui, en fin de compte, sapent cette même sécurité.»
Mgr Baines a également fait remarquer que de nombreux manifestants portaient des pancartes proclamant leur foi en Jésus.
Dans le christianisme, «la force et la puissance ont été puissamment réinterprétées dans le scandale d’un homme sur une croix. Pas un homme avec une arme», a-t-il déclaré. L’histoire de Jésus «me met au défi de réimaginer à quoi ressemble le pouvoir quand il est coloré par l’amour et la miséricorde plutôt que par le droit et la peur.»
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