Au tour de l’archidiocèse de Toronto de retenir les dons destinés à l’organisme catholique Développement et Paix.
L’Église de Toronto doit annoncer mercredi matin que sa campagne annuelle de financement ShareLife va retenir jusqu’à nouvel ordre les sommes dévolues au représentant canadien de Caritas Internationalis.
Neil MacCarthy, le directeur des communications de l’archidiocèse, a confirmé mardi que «nous allons attendre comme c’est le cas pour Edmonton et d’autres diocèses». Mardi soir, il a indiqué qu’une déclaration officielle serait publiée mercredi.
La campagne ShareLife, qui finance plusieurs oeuvres caritatives, a versé en 2017 une somme de 800 000 $ à Développement et Paix.
La conférence épiscopale cherche à calmer le jeu
Intervenant pour la première fois dans ce débat, la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) a tenu à «confirmer qu’une recherche conjointe est actuellement en cours» et que ses responsables en sont la CECC et Développement et Paix.
Sans mentionner le mouvement de retenue des sommes versées par les catholiques à Développement et Paix, la conférence épiscopale indique toutefois que «les constatations préliminaires» de cette étude «ont été partagées avec les évêques du Canada et Développement et Paix», ce que réfute l’organisme de coopération internationale.
«Je n’ai pas eu en main ce rapport», a indiqué Romain Duguay, directeur général adjoint de l’organisme. Idem pour le président bénévole de Développement et Paix. «On ne sait pas trop où les évêques ont pris leurs informations. Et je ne sais pas si les évêques ont vu un rapport écrit ou si c’était verbal», a déploré Jean-Denis Lampron.
C’est après avoir entendu ces constatations préliminaires que trois évêques de l’Alberta ont pris la décision de ne pas acheminer les sommes recueillies durant le carême à Développement et Paix, tant qu’ils n’auront pas obtenu l’assurance que les partenaires de l’organisme «respectent les enseignements de l’Église catholique».
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Ajout, le 11 avril 2018, 14 h — Le cardinal Thomas Collins a effectivement annoncé mercredi matin que l’archidiocèse de Toronto allait lui aussi retenir les sommes recueillies pour Développement et Paix par la campagne diocésaine ShareLife.
Il indique par ailleurs que c’est un «examen récent des partenaires» de l’organisme, «mené par des représentants de la Conférence des évêques catholiques du Canada», qui a «suscité des inquiétudes alarmantes au sujet de dizaines d’organisations d’outremer».
Le cardinal Collins dit espérer «un rapport plus détaillé sur la situation dans les mois à venir». En attendant que ces «renseignements soient fournis à la CECC», les fonds pour Développement et Paix seront retenus, précise-t-il.
Invité à commenter le fait que le cardinal indique que c’est un «examen mené par des représentant de la CECC» qui l’a alarmé, le directeur des communications de la CECC maintient que la conférence épiscopale ne fait pas cavalier seul dans ce dosser. «Il n’y a qu’une seule recherche faite conjointement par les représentants de la CECC et de Développement et Paix», insiste-t-il.
«Nous allons nous en tenir à la déclaration officielle d’hier», a ajouté René Laprise.