Ce mardi 19 mai 2020, à la toute fin de son point de presse quotidien sur la COVID-19, le premier ministre François Legault a évoqué brièvement les conditions de travail du personnel des congrégations religieuses.
À 13 h 54, le journaliste Samuel Pouliot du réseau de télévision CTV a posé deux questions, en anglais. La première concernait la fermeture de la frontière canado-américaine. Après la courte réponse du premier ministre, le journaliste a alors lancé que «les Sœurs de la Providence disent qu’elles perdent des employés au profit du secteur public où ils gagnent davantage».
«Envisageriez-vous de les dédommager pour ces augmentations de salaire?», a alors demandé le journaliste
«Cela fait partie de l’analyse que nous faisons», a répondu François Legault.
«Nous comprenons très bien que lorsque vous augmentez les salaires dans le secteur public, cela a un impact dans le secteur privé, y compris pour la congrégation mentionnée. Donc, nous examinons cela. Nous avons commencé une analyse et une évaluation de ce que cela signifierait d’aider le secteur privé. Nous y travaillons», a-t-il ajouté.
Fidèle à écouter le point de presse quotidien du gouvernement du Québec tout en travaillant, Béatrice Prado a évidemment sursauté lorsque le nom des Sœurs de la Providence a été prononcé.
«On a bien entendu la réponse. On commence des analyses, a dit le premier ministre. Mais nous, on est plutôt dans l’attente d’une réponse définitive et favorable», a déclaré la directrice générale de l’Association des trésorières et trésoriers des instituts religieux (ATTIR).
Depuis trois semaines, l’ATTIR multiplie les interventions publiques afin que les congrégations religieuses puissent obtenir l’assurance du gouvernement qu’elles pourront verser au personnel des infirmeries qu’elles gèrent des primes et des augmentations semblables à celles annoncées par le premier ministre pour le personnel qui intègre le secteur public.
«Une communauté a perdu une vingtaine d’employés, attirés par les salaires promis aux nouveaux employés», dit-elle. Une autre communauté l’a informée «qu’elle avait perdu trois employés après l’annonce des primes de 3000 $» versées au personnel soignant des régions qui accepte de travailler à Montréal.
«Il y a actuellement une grande inquiétude chez les religieuses. Elles voient bien que la situation est tendue dans leurs propres milieux de vie. Elles souhaitent des réponses rapides», dit Béatrice Prado.
Et ce que la directrice générale de l’ATTIR a entendu un peu plus tôt aujourd’hui, de la bouche même du premier ministre du Québec, «ce n’est pas tout-à-fait ce que les sœurs attendaient».
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