«C’est une tragédie.» Ce furent les premiers mots lancés par l’évêque de Chicoutimi lorsqu’il a appris le décès, mercredi, de la religieuse Yvette Rivard à l’infirmerie des Sœurs Antoniennes de Marie. C’était la deuxième religieuse de cette congrégation à décéder après avoir été atteinte par la COVID-19.
«Les religieuses antoniennes, pour les gens d’ici, ce sont nos grandes sœurs», dit Mgr René Guay. «Les prêtres, toute la communauté diocésaine, les gens de notre région qu’elles ont servi dans leurs différents engagements, tous, on leur doit tellement.»
«Si on vit ces deuils avec tant de difficultés, c’est parce que chacune de ces religieuses a une histoire avec les gens», dit l’évêque.
Il rappelle que lui-même, alors qu’il était un jeune prêtre, il a travaillé en paroisse auprès de sœur Bertha Laforest, la toute première religieuse à décéder de la COVID-19, le 10 avril, le Vendredi saint.
L’évêque de Chicoutimi communique régulièrement avec la supérieure générale de la congrégation, sœur Ginette Laurendeau. «En fin de semaine, elle a été très claire. Elle a lancé un cri d’alarme et elle demandé de l’aide d’urgence aux autorités sanitaires.»
«Je l’appuie entièrement, dit-il, et j’espère vraiment que les religieuses vont recevoir toute l’aide dont elles ont besoin.»
Depuis cet appel à l’aide lancé dans le journal Le Quotidien, des travailleuses sociales se sont présentées à la maison mère. «Elle veillent à la prévention et à l’accompagnement des malades», a expliqué la supérieure à Mgr René Guay.
«Cela me rassure», dit-il. Néanmoins, il se dit inquiet devant la pénible situation des personnes âgées qui doivent vivre en milieu hospitalier ou en résidence durant ce temps de confinement. «C’est un front de cette guerre que le gouvernement n’a pas vu venir et, surtout, n’a pas su prévenir.»
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