«Je trouve cela extrêmement triste et déplorable que Développement et Paix, encore une fois, soit condamné. On n’a même pas attendu que le processus d’évaluation soit terminé», soupire le président bénévole de Développement et Paix, le diacre et homme d’affaires Jean-Denis Lampron.
Une semaine après la publication de la lettre de Mgr Richard W. Smith, il ne comprend toujours pas pourquoi l’archevêque d’Edmonton et d’autres évêques ont décidé de retenir les sommes versées à Développement et Paix alors que le travail d’évaluation des partenaires de l’organisme, une étude entreprise conjointement avec la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC), est toujours en cours.
«On nous a dit: « on veut évaluer les partenaires ». D’accord, mais donnez-nous le temps de les évaluer. Évaluer des gens qui sont à des milliers de kilomètres, avec des cultures et des langues différentes, c’est quand même plus long que d’évaluer des groupes dans un diocèse.»
«Une équipe a été mise en place, elle travaille fort et elle a mené de bonnes vérifications», assure-t-il. Tous les partenaires sont scrutés un à un, précise Jean-Denis Lampron, bien conscient que des «projets aient pu, en cours de route, dévier de leur mandat».
«Mais il faut attendre d’avoir terminé les études avant de prendre une décision, il me semble», dit le président du conseil national de Développement et Paix, la plus haute instance de l’organisme.
Données préliminaires
Que sait-il des données préliminaires qui ont été présentées aux évêques et qui ont incité certains d’entre eux à annoncer publiquement leurs inquiétudes envers les partenaires de l’organisme? «On ne sait pas trop où ils ont pris leurs informations. Et je ne sais pas si les évêques ont vu un rapport écrit ou si c’était verbal», déplore-t-il.
Il confirme que Développement et Paix a soumis un rapport à la CECC et que la conférence épiscopale réagira éventuellement à son contenu. «Mais on s’attend aussi à des explications de la CECC concernant ce qui a été diffusé. Cela a été fait sans que Développement et Paix ne soit mis au courant. On aurait bien aimé ça l’être.»
Pour l’instant, on ignore toujours si les données présentées aux évêques et ce rapport remis par Développement et Paix sont la même chose.
«Avec des intérêts»
Mais la principale victime de toute cette histoire, ce n’est pas l’organisme, confie Jean-Denis Lampron, un diacre du diocèse de Nicolet, au Québec. «Ce sont les plus démunis qui vont souffrir.»
Le président de Développement et Paix ne doute pas que les évêques obtiendront des réponses à leurs interrogations et que les sommes seront rapidement acheminées aux partenaires de l’organisme.,
«Quand les diocèses vont nous les remettre, j’espère que ce sera avec des intérêts», indique l’homme d’affaires, fondateur et dirigeant jusqu’en 2012, de l’entreprise Rose Drummond, le plus grand fleuriste-producteur québécois de fleurs.
«Parce que les intérêts, ils appartiennent aussi aux plus démunis.»