«La négation de la dignité des enfants, que Jésus a accueillis et protégés, appelle à la repentance dans l’action», a déclaré l’archevêque Linda Nicholls, primat de l’Église anglicane du Canada, dans un message pastoral intitulé Chaque enfant compte (Every Child Matters).
Mgr Nicholls réagissait, le 2 juin 2021, à la découverte des ossements de 215 enfants au pensionnat autochtone de Kamloops, en Colombie-Britannique.
«On raconte depuis longtemps, dans les communautés autochtones, des histoires d’enfants qui ont disparu ou ne sont jamais rentrés chez eux après un séjour au pensionnat», rappelle l’archevêque. Elle reconnaît et surtout déplore que des «parents n’ont jamais été informés de ce qui s’était passé» et n’ont pu recevoir les corps de leurs enfants afin qu’ils aient droit à une sépulture communautaire.
«Peu importe que ces décès soient dus à des maladies, à des abus ou à de la négligence, le manque de dignité offert à ces enfants qui ont été enterrés dans l’anonymat et loin de leur famille ou de leur communauté est tragique et inacceptable.»
«Nous pleurons avec tous ceux et celles dont les enfants ne sont jamais rentrés à la maison», a déclaré la chef de l’Église anglicane du Canada tout en reconnaissant que son Église a géré des pensionnats autochtones.
Affrontant ce «douloureux héritage des pensionnats», l’Église anglicane rappelle qu’en 1993, elle a présenté des excuses officielles pour son rôle dans ces écoles et qu’elle est résolument engagée dans des processus de réconciliation et de soutien «à la guérison des traumatismes personnels et intergénérationnels».
Il n’y a pas de doute pour l’archevêque Nicholls que les terrains des anciens pensionnats anglicans n’ont pas révélé tous leurs secrets et que les archives de l’Église contiennent des «dossiers incomplets» sur les pensionnaires autochtones.
«Nous nous engageons à travailler avec les communautés autochtones pour récupérer toutes les informations disponibles», a-t-elle déclaré. Elle entend aussi appuyer les fouilles et la recherche des lieux de sépulture aux abords de ces pensionnats. En 2015, la Commission de vérité et réconciliation du Canada (CVR), chargée d’enquêter sur les pensionnats autochtones, avait révélé qu’au moins 3200 enfants étaient décédés dans ces établissements à la suite de mauvais traitements.
«En tant qu’anglicans, nous nous engageons à travailler avec les communautés autochtones, leurs dirigeants et leurs aînés afin d’honorer la vie de ces enfants qui ne sont jamais rentrés chez eux.»
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