Cent cinquante personnes ont participé hier soir, rue Sainte-Catherine, à Montréal, à la rupture du jeûne en ce deuxième jour du ramadan, le mois de l’année où les musulmans pratiquants ne consomment aucune nourriture entre l’aube et le coucher du soleil.
Cet iftar, ou rupture de jeûne, était organisé par la Mission communautaire de Montréal de l’Église Unie du Canada et l’Association musulmane du Canada. L’événement interreligieux s’est déroulé devant l’église Saint James de Montréal.
À 20h41, les cloches de l’église ont retenti. Au même moment, Samer Elniz, directeur exécutif du Centre communautaire laurentien et responsable de la mosquée Al-Rawdah, a clamé la prière du maghrib (coucher de soleil). Des dattes, de l’eau et du lait ont ensuite été offerts à toutes les personnes présentes ainsi qu’aux passants.
«Que des musulmans et des chrétiens vivent la rupture du jeûne ensemble, c’est un très bon signe», a dit Samer Elniz. «On parle beaucoup de diversité. Mais c’est l’union entre nous qui fait que la diversité vécue ici, au Québec et au Canada, est une richesse et non une faiblesse.»
Il estime qu’«on est ici dans une école où on apprend à vivre ensemble.» Des mots que partagent la pasteure Jordan Cantwell, modératrice de l’Église Unie du Canada, qui a quitté plus tôt ses bureaux de Toronto afin de participer à cet événement montréalais. «On apprend les uns des autres, on découvre des voisins quand auparavant on les percevait comme des étrangers», a-t-elle déclaré peu avant la prière de rupture du jeûne.
«On doit trouver des occasion d’apprendre et de marcher ensemble, afin que nous ne devenions pas des communautés qui s’isolent et qui sont imperméables aux différentes cultures, aux religions et aux langues. Ce qu’on dit ici, ce soir, c’est « montrez-moi comment vous célébrez », c’est « permettez-moi d’entendre vos prières ».»
«Le Canada est un leader mondial quand il s’agit de montrer que des gens qui n’ont pas la même foi peuvent travailler ensemble, pacifiquement et dans le respect mutuel. Un événement comme celui de ce soir nous permet de mettre en pratique ces valeurs. C’est un exemple pour le monde entier», a ajouté la modératrice qui ne tarit pas d’éloges envers les responsables de l’église Saint James et de la Mission communautaire de Montréal pour leur engagement dans le dialogue interreligieux.
L’imam Mahdi Terkawi, de la mosquée Al-Rawdah, a rappelé aux gens présents sur le parvis de l’église que chez les musulmans, «chaque fois qu’on se rencontre et chaque fois qu’on termine une prière, on invoque la paix. C’est une invitation à ce que chacun soit un artisan de cette paix, qui vient de Dieu».
«Puisse Dieu nous rassembler dans un environnement fait de paix, pour l’éternité», a-t-il dit. Il a conclu sa prière par un sonore «Amen».