Après avoir frôlée et même dépassé annuellement le million de dollars, la contribution que verse dorénavant l’archidiocèse de Toronto à Développement et Paix n’est plus que de 100 000 $.
C’est en novembre 2020 que les membres du conseil national de l’organisme de coopération internationale ont appris cette «réduction importante» en examinant les états financiers de l’année écoulée présentés .
Chaque année, les catholiques de l’archidiocèse de Toronto sont invités à verser une contribution à ShareLife, un organisme diocésain qui alloue ensuite les fonds recueillis à des organismes d’entraide locaux ou nationaux. ShareLife a été créé en 1976 après que les autorités diocésaines aient vivement déploré que l’agence United Way (Centraide au Canada anglais) allait financer, avec notamment l’argent des catholiques, un groupe pro-avortement appelé Planned Parenthood.
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Depuis, contrairement à la plupart des diocèses canadiens, les catholiques de Toronto ne versent plus, durant le carême, leur aumône à la campagne Share Lent (Carême de partage dans les diocèses francophones) mais plutôt à ShareLife. Développement et Paix est l’un des 40 organismes qu’appuie annuellement ShareLife.
«Au cours des vingt dernières années, les contributions de l’archidiocèse sont passées de 1,2 M$ à 800 000 $, en grande partie au cours des cinq dernières années», a-t-on d’abord rappelé aux membres du conseil national le vendredi 27 novembre 2020 avant de révéler qu’elles «s’élèvent maintenant à 100 000 $».
Pendant de nombreuses années, Toronto était l’archidiocèse canadien qui apportait la contribution la plus substantielle à la campagne de carême de Développement et Paix. Ce n’est désormais plus le cas.
Développement et Paix n’a pas souhaité commenter ni même confirmer cette réduction importante de ses revenus annuels.
Le directeur général de ShareLife, Arthur Peters, a toutefois confirmé les chiffres obtenus par Présence.
«Au printemps 2020, devant l’ampleur des besoins exprimés par les organismes sociaux au début de la pandémie et l’examen en cours de la Conférence des évêques catholiques du Canada concernant [les partenaires de] Développement et Paix, une décision a été prise de réduire l’allocation de 2019 et de 2020 à 100 000 $», a-t-il expliqué.
En 2021, la contribution que versera ShareLife à Développement et Paix sera de nouveau de l’ordre de 100 000 $. «De 2012 à 2018, l’allocation était de 800 000 $», a ensuite confirmé M. Peters.
Puisque le rapport final de l’enquête sur les partenaires a été approuvé par les évêques canadiens en septembre 2020, est-il pensable que ShareLife puisse augmenter de nouveau sa contribution?
«C’est un point que notre conseil consultatif et nos administrateurs prendront en considération lorsque nous réviserons les allocations à l’avenir», a répondu Arthur Peters.
En avril 2018, lorsque des évêques de l’Ouest canadien ont déclaré avoir appris que des partenaires de Développement et Paix ne respectaient pas l’enseignement moral de l’Église catholique, l’archidiocèse de Toronto avait annoncé que son agence ShareLife allait retenir jusqu’à nouvel ordre les sommes dévolues à Développement et Paix. Ce n’est qu’en décembre 2018 que l’archevêque de Toronto, le cardinal Thomas Collins, a autorisé un versement de 800 000 $ à l’organisme que les évêques ont fondé en 1967.
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