Huit mois après la clôture de son année financière et deux mois après la fin de sa campagne de financement annuelle, Développement et Paix rend public son rapport annuel pour l’année 2019-2020. Les états financiers de l’organisme révèlent que les sommes recueillies auprès des catholiques canadiens ont chuté de 38 % en 2020.
La pandémie de COVID-19 est la cause principale de ce manque à gagner, affirme l’organisme. «Cet événement sismique a bouleversé toutes nos vies», reconnaissent la présidente Evelyne Beaudoin et le directeur général Serge Langlois. Mais il a aussi complètement perturbé la campagne Carême de partage puisque deux semaines avant l’habituelle collecte de Développement et Paix, les autorités sanitaires des provinces canadiennes ont exigé la fermeture de la plupart des lieux de culte du pays.
L’impact de ces fermetures d’églises a été majeur pour les finances de l’organisme. Seule une somme de 865 000 $ a pu être recueillie auprès des paroisses et des diocèses en 2020. L’année précédente, c’est une somme de 3,1 M $ qui avait été amassée lors de la quête du 5e dimanche du carême.
Cette situation a contraint l’organisme à «faire le saut vers un Carême de partage virtuel» et à trouver de nouvelles façons de communiquer avec ses donateurs. Une somme de 2,1 M $ a ainsi pu être amassée, notamment par Internet. En 2019, la somme recueillie par ces «activités régionales» tenues durant le carême était de 1,8 M $.
En cumulant les sommes recueillies dans les paroisses, lors d’activités régionales et par les dons versés mensuellement, la plus récente campagne Carême de partage a affiché un total de 4,8 M $. En 2019, cette campagne avait récolté 7,7 M $ auprès des catholiques.
Les sommes reçues de sources gouvernentales ont aussi été moindres en 2020. Le rapport annuel révèle que 13 M $ ont été obtenus, majoritairement du gouvernement fédéral. L’an dernier, Développement et Paix avait inscrit près de 22 M $ pour cet item.
Ces baisses substantielles ont obligé l’organisme à effectuer des coupures budgétaires. Le personnel syndiqué de Développement et Paix a ainsi «gracieusement accepté une mise à pied temporaire au cours de l’été». De plus, Développement et Paix n’a pas été «en mesure de maintenir le même niveau de financement que d’habitude pour ses programmes dans les pays du Sud», ont reconnu la présidente et le directeur général. Ainsi en 2020, l’organisme a investi 10,2 M $ dans ses programmes internationaux. L’an dernier, la somme était de 31,1 M $.
Le rapport annuel de Développement et Paix est toujours publié en janvier, avant que ne débute la campagne Carême de partage. Cette année, la publication des chiffres officiels a été insérée discrètement dans le site Web de l’organisme au début du mois de mai, un délai expliqué par des «difficultés de mise en page».
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