«Les voies du Seigneur sont parfois mystérieuses et terrifiantes. Or, avoir la foi, c’est d’abord faire confiance à Dieu», a affirmé Mgr Juan Garcia Rodriguez, le nouvel archevêque de La Havane, peu après son installation épiscopale, dimanche le 22 mai.
Après avoir reçu sa crosse des mains de son prédécesseur, le cardinal Jaime Ortega Alamino, archevêque émérite Le Havane, Mgr Rodriguez s’est adressé à la foule nombreuse massée dans la cathédrale de la capitale cubaine. Plusieurs membres du gouvernement communiste de Cuba étaient aussi présents dans la nef.
Effroi et confiance
«Vous aurez compris que je suis saisi d’effroi. Je ne suis pas en mesure de comprendre le mystère de ma présence, ici, devant vous. Par plus d’ailleurs que je ne comprends pourquoi l’Esprit saint m’a choisi [pour cette mission]», a affirmé Mgr Rodriguez.
C’est le dimanche 22 mai qu’avait lieu la cérémonie d’installation du nouvel archevêque de La Havane. Dans son homélie, Mgr Rodriguez s’est demandé si «Dieu n’a pas pris très au sérieux la devise [qu’il s’est] assignée au moment de [son] ordination presbytérale», devise en partie inspirée des paroles du prophète Jérémie : «Tu iras vers tous ceux auprès de qui je t’enverrai, et tu diras tout ce que je t’ordonnerai; ne les crains point, car je suis avec toi pour te délivrer, dit l’Éternel».
L’archevêque de La Havane a également affirmé s’en remettre aux prières de ses confrères évêques cubains mais aussi américains, certains d’entre eux ayant fait le voyage vers Cuba pour assister à sa cérémonie d’installation. Il s’est dit rempli de confiance à l’égard des prêtres, diacres, religieux et religieuses de son diocèse, «tous passionnés et remplis de zèle à l’égard du Royaume [de Dieu]».
Le dialogue entre l’Église et l’État
Dans son homélie inaugurale, l’archevêque de La Havane a longuement médité sur le mystère de la Trinité, citant même au passage quelques vers du poète et révolutionnaire cubain José Marti, poème dans lequel celui-ci il rend gloire au Père, au Fils et à l’Esprit saint.
Aux yeux de l’ex-évêque de Camagüey, l’Esprit saint exerce une influence salutaire sur les gens, poussant ceux-ci à vouloir «vivre dans la paix, manger dans la paix, travailler et étudier dans la paix, et mourir dans la paix. Nous rêvons donc d’une société dans laquelle nul ne volera son prochain, nul ne frappera son prochain, nul ne fera souffrir son prochain». Une société, ajoute-t-il, dans laquelle les Cubains seront en mesure de se pardonner et de se réconcilier les uns les autres.
Plusieurs membres bien en vue du Parti communiste cubain ont assisté à la cérémonie d’installation de Mgr Rodriguez, dont Salvador Valdes Mesa, vice-président du Conseil d’État, et Caridad Diego Bello, directeur du Bureau des Affaires religieuses de Cuba.
Selon l’agence de presse espagnole EFE, Mgr Rodriguez a salué la présence de ces dignitaires communistes à cette messe inaugurale. Le nouvel archevêque de La Havane souhaite que cela pousse l’Église et l’État cubains à «poursuivre leur dialogue» afin de mieux soutenir les œuvres d’évangélisation, d’éducation et d’aide sociale chapeautées par l’Église.
Catholic News Service
Trad. et adapt. F. Barriault, pour Présence