Une trentaine de personnes étaient présentes mercredi soir pour assister à la conférence de Scott Hayward, cofondateur de RightNow, une organisation qui cherche à favoriser l’émergence de politiciens pro-vie sur la scène politique canadienne.
Avec la conférence intitulée Peut-on agir politiquement pour le respect de la vie?, prononcée à la paroisse Saint-Thomas-d’Aquin de Québec le 28 août, M. Hayward souhaitait aussi mobiliser des bénévoles en vue d’une action politique sur la scène locale.
Dans la petite salle communautaire où avait lieu l’événement, près de la moitié des participants ont signé la carte d’engagement de RightNow. Cela ne les engage pas nécessairement à faire du porte-à-porte, mais à faire des efforts pour sensibiliser leur entourage à l’enjeu de l’avortement.
Depuis sa fondation en 2016, RightNow se targue d’avoir réussi à mobiliser ainsi 32 000 bénévoles à travers le Canada.
Or, il n’y a en ce moment aucun candidat officiellement pro-vie dans la région de Québec qui serait en position de remporter une circonscription lors des élections fédérales du 21 octobre. Qu’à cela ne tienne: Scott Hayward juge néanmoins crucial d’agir sur tous les fronts, puisque lors du scrutin général de 2015, des quatre-vingts membres du parlement se disant pro-vie, à peine la moitié est parvenue à se faire réélire.
«Il se peut que nous n’arrivions pas à trouver un candidat pro-vie dans la région de Québec, mais il y aura une autre élection», a-t-il philosophé. «Notre objectif cette année est de remplacer cinquante candidats pro-avortement par cinquante candidats pro-vie.»
RightNow entend soutenir l’émergence de candidats en faveur de nouvelles législations sur l’avortement au Canada, peu importe leur parti.
«Notre objectif est d’aider le mouvement pro-vie à obtenir un succès politique, et il n’est pas réaliste de penser que les 170 membres du gouvernement pro-vie dont nous avons besoin au parlement puissent venir du même parti politique», a-t-il déclaré.
Bien qu’il reconnaisse que d’autres enjeux entrent en ligne de compte lors d’une élection, «la protection de la vie du garçon, de la fille dans le ventre de la mère est l’enjeu le plus fondamental», a martelé M. Hayward.
«On prévoit un vaste plan d’action. Avec un budget accru, on a l’intention dans la prochaine année d’embaucher deux personnes, dont un représentant bilingue au Québec», a souligné M. Hayward, qui donnait sa conférence uniquement en anglais mercredi soir.
Soirée non partisane
D’entrée de jeu, un paroissien engagé à Saint-Thomas d’Aquin, Simon Lessard, a tôt fait de rappeler, en présentant Scott Hayward, qu’il ne s’agissait pas d’une conférence partisane, mais que l’implication des laïcs chrétiens en politique était importante.
«Selon les principes de la doctrine sociale de l’Église, c’est un devoir pour tout chrétien de défendre le bien commun», a-t-il avancé. «Le respect de la vie n’est pas seulement de s’opposer à l’avortement, mais de promouvoir la vie de diverses manières, et de dénoncer entre autres les crimes de guerre, les homicides, la peine de mort, etc.»
Le père Martin Lagacé, l’un des prêtres de la paroisse Saint-Thomas d’Aquin, est d’avis qu’il n’y a pas de culture pro-vie à Québec, ni de manifestation en ce sens. «On est en train de parcourir un chemin inexploré. On est dans un coma spirituel. Cet événement peut réveiller des consciences dormantes», croit-il.
Enjeu radical
C’était la première fois que la paroisse Saint-Thomas-d’Aquin organisait un événement à connotation politique.
«Ce n’est bien sûr pas le rôle d’une paroisse d’appuyer un parti politique en particulier, mais la promotion de la vie est un enjeu radical. On doit y réfléchir pour faire ensuite bouger les choses», a poursuivi le père Lagacé.
Invités plus tôt cette semaine à commenter la tenue d’un tel événement dans leur paroisse, les prêtres de Saint-Thomas-d’Aquin ont expliqué leur silence en disant qu’ils étaient en congé.
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