La suspension des messes publiques en Italie est une mesure douloureuse mais nécessaire pour protéger la santé des personnes, ont déclaré les évêques du pays.
«C’est une mesure très restrictive, dont l’acceptation cause des souffrances et des difficultés aux pasteurs, aux prêtres et aux fidèles», a déclaré la conférence des évêques italiens dans un communiqué le dimanche 8 mars.
Après que le gouvernement italien ait publié un décret interdisant la célébration de toutes les «cérémonies civiles et religieuses, y compris les funérailles», les évêques ont annoncé la suspension des messes publiques jusqu’au 3 avril.
«L’acceptation du décret n’est motivée que par le désir de faire sa part, même dans cette situation, pour contribuer à la protection de la santé publique», ont déclaré les évêques.
À partir du 9 mars, les précautions de santé et de sécurité publiées par le Vatican n’incluaient pas l’interdiction de célébrer la messe en public, mais elles insistaient pour que tout soit fait pour que les gens restent à un mètre de distance.
Le cardinal Angelo De Donatis, vicaire papal du diocèse de Rome, a déclaré que tant que toutes les messes publiques seront suspendues, les églises «resteront ouvertes, comme d’habitude, pour la prière personnelle».
Le diocèse de Rome, a-t-il dit, «assumera une attitude d’entière responsabilité envers la communauté, sachant que la protection contre l’infection requiert des mesures même drastiques, en particulier dans les contacts interpersonnels».
«Que ce temps de carême nous aide à vivre cette grande épreuve de manière évangélique», a déclaré le cardinal De Donatis.
Les évêques de tout le pays ont envoyé des lettres non seulement pour informer leurs diocèses des suspensions, mais aussi pour répondre aux préoccupations de certains qui estiment que ces mesures sont trop drastiques.
La suspension de la célébration publique de la messe «peut sembler exagérée dans notre région, surtout après que nous nous soyons engagés à organiser la participation selon les règles de distance de sécurité et de précautions hygiéniques qui devraient nous protéger des risques de propagation du virus», a déclaré l’archevêque d’Assise Domenico Sorrentino dans une lettre adressée à son diocèse le 9 mars.
Néanmoins, «le virus se propage en Italie et dans le monde entier, causant des souffrances et des décès», a-t-il écrit. «Si nous ne l’endiguons pas, les infrastructures hospitalières s’effondreront avec des répercussions inévitables non seulement pour les personnes infectées mais aussi pour toutes les autres personnes malades.»
Célébrant une messe télévisée à la basilique romaine des Quatre-Saints-Couronnés le 9 mars, Mgr Stefano Russo, secrétaire général de la conférence épiscopale italienne, a déclaré qu’au milieu des nouvelles restrictions, «le Seigneur nous parle à tous, surtout aujourd’hui».
«Il nous parle dans l’affliction du moment présent», a déclaré Mgr Russo, selon SIR, l’agence de presse des évêques italiens. «Il nous invite à ce sens de la responsabilité qui vient du fait de nous confier à sa miséricorde; il nous encourage à trouver la confiance, l’harmonie, le partage et l’unité de but.»
Junno Arocho Esteves
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