Un texte du supplément mensuel féminin publié par le journal du Vatican et rédigé par l’archevêque de Gatineau prône davantage de place pour les femmes au sein des instances permanentes de l’Église catholique.
Publiée en italien dans L’Osservatore Romano, l’intervention de Paul-André Durocher s’inscrit dans la foulée de celle qu’il avait faite lors du synode sur la famille à Rome l’automne dernier, alors que sa proposition d’avoir des femmes diacres avait retenu l’attention des médias. Il rappelle toutefois que ce n’était pas la seule proposition qu’il avait faite en faveur d’un rôle accru des femmes au sein de l’Église.
Mgr Durocher explique que la femme responsable de cette section, Lucetta Scaraffia, a communiqué avec lui au début du mois de janvier pour lui demander s’il pouvait développer les idées avancées l’automne dernier.
L’idée, explique-t-il en entrevue, est de faire en sorte «que la voix des femmes soit mieux perçue» dans l’Église. «J’ai accepté tout de suite.»
Son objectif est de voir de quelle manière «on peut permettre aux voix des femmes de mieux résonner dans les lieux de prise de décision dans notre Église», précise l’Ontarien de 61 ans.
«Il y a déjà des grands pas de faits. Je le reconnais dans l’article. Il n’y avait aucune femme à la Commission théologique internationale au moment de sa création il y a 25 ans! Elles y sont maintenant cinq. Le Conseil pontifical pour la culture a désormais un conseil consultatif de femmes pour réfléchir sur tous les aspects de la vie. Ce sont des grands pas déjà faits, mais il faudrait que tous les dicastères cherchent à adopter ces bonnes pratiques-là», plaide l’archevêque de Gatineau.
Dans L’Osservatore Romano, il propose notamment d’impliquer davantage l’Union internationale des supérieures générales, qui représente les religieuses du monde entier, une «force extraordinaire, qui a une expertise extraordinaire». Les religieuses ont souvent «une longueur d’avance» dans certains dossiers, fait valoir Mgr Durocher, dont celui de la traite humaine.
«J’essaye de proposer des pistes concrètes. Mes propositions ne concernent pas seulement des religieuses, mais toutes les voix de femmes. Mais dans ce cas-ci, l’Union internationale des supérieures générales est déjà à Rome! La distance à franchir est peut-être moins grande…», précise-t-il.
«Par exemple, les supérieurs religieux masculins ont dix places au synode. Pourquoi les femmes n’en ont pas? Certains ont dit que c’est parce que les hommes étaient ordonnés… Mais l’automne dernier, il y avait un frère, donc il n’était pas ordonné», rappelle Paul-André Durocher.
À son avis, sur la question de la place faite aux femmes dans des diocèses catholiques, le Québec et le Canada ont une longueur d’avance par rapport à d’autres endroits dans le monde. Et par rapport à Rome aussi.
«Nous sommes habitués à avoir des femmes chancelières, économes ou coordonnatrices de la pastorale, détaille-t-il. À Rome, on voit très peu de femmes dans des postes équivalents.»