C’est aujourd’hui, à Richmond Hill, dans le nord de Toronto, que débute le 41e Synode général de l’Église anglicane du Canada. Les 250 délégués attendus à cette rencontre nationale, tenue habituellement à tous les trois ans, participeront à la messe d’ouverture à 19h dans une grande salle de l’hôtel Sheraton Parkway.
Le Synode général, la plus importante instance décisionnelle de l’Église anglicane du Canada, terminera ses travaux et délibérations le mardi 12 juillet en soirée.
Le thème de cette rencontre est Vous serez mes témoins, «une invitation du prophète Isaïe lancée au peuple d’Israël en exil», indique l’archevêque Fred J. Hiltz, 13e primat de l’Église anglicane du Canada. «Jésus a utilisé cette phrase lorsqu’il a envoyé ses disciples dans le monde afin d’annoncer l’Évangile».
Le primat ajoute que ce thème montre aussi «de quelle manière chacun doit s’engager envers les autres durant les travaux du Synode général. Certains de ces travaux seront source de joie, d’autres poseront des défis», dit Mgr Hiltz dans un message rédigé à la veille du Synode général
Mariage entre conjoints de même sexe
Un défi auquel fait référence le 13e primat de l’Église anglicane est le vote qui se tiendra lundi prochain. «Nous allons débattre sur une modification du canon sur le mariage qui permettrait le mariage entre conjoints de même sexe dans notre Église».
«Ce sera une conversation difficile», prévient-il.
L’Église anglicane du Canada compte 23 canons ou règlements fondamentaux Ces textes, brefs ou longs, qui ont été approuvés ou modifiés par les délégués présents aux quarante synodes généraux tenus depuis 1893, abordent différents sujets comme le nom de l’Église au Canada (canon numéro 1), les tâches du primat (canon no 3), le rôle des diaconesses (canon no 13) et l’élection d’un évêque auprès des Forces armées canadiennes (canon no 23).
La question du mariage et de sa célébration dans l’Église anglicane du Canada est discutée dans le canon numéro 21. Ce règlement compte 36 paragraphes. Dans quatre paragraphes, on indique que le mariage «unit un homme et une femme» et que cette institution entraîne des responsabilités «pour le mari et pour l’épouse». Lundi, en après-midi, les 250 délégués voteront s’ils conservent cette définition ou s’ils biffent ces termes pour les remplacer par «partenaires».
La proposition qui sera débattue précise aussi qu’un diocèse peut refuser, par un canon diocésain ou une déclaration publique de son évêque, de célébrer des mariages entre conjoints de même sexe.
Des évêques anglicans ont déjà fait connaître leur intention de vote. «Mon intention est de voter en faveur de cette proposition», a déclaré, le 18 juin, Mgr Mary Irwin-Gibson, évêque du diocèse de Montréal, lors de la messe d’ouverture du 157e synode diocésain. Quelques jours plus tard, le diocèse de l’Arctique – le plus vaste diocèse anglican au monde – a indiqué qu’il s’opposera à la redéfinition du canon du mariage proposée lors du Synode général.
Dans l’Église anglicane du Canada et lors d’un Synode général, les propositions sont habituellement votées à la majorité des voix. Mais quand il s’agit de modifier un canon qui traite de doctrine, de liturgie ou de discipline, il faut obtenir une majorité des deux tiers (et non la majorité simple) dans chacune des chambres auxquelles appartiennent les délégués. Laïcs, membres du clergé et évêques votent alors séparément, dans leurs chambres respectives.
Lundi, pour que la proposition soit acceptée, il faudra que la chambres des évêques, celle du clergé et celle des laïcs votent en sa faveur avec une majorité des deux tiers des voix. Les abstentions ne sont pas permises lors de tels votes à moins d’un conflit d’intérêt, précisent les règles de procédures du Synode diocésain.
De plus, pour que le nouveau canon devienne effectif, le texte des changements doit être mis aux voix et approuvé lors de deux rencontres consécutives du Synode général. La prochaine rencontre se tiendra en 2019.
Le rapport de l’Église anglicane du Canada aux peuples autochtones et l’avenir de l’Église font également partie des principaux dossiers qui seront abordés.
Diocèses et délégués
Les 250 délégués présents à Richmond Hill proviennent des 30 diocèses qui font partie de l’Église anglicane du Canada. Chaque diocèse a délégué à cette rencontre son évêque (et l’évêque appelé à le remplacer) ainsi que des représentants du clergé et des laïcs, tous élus lors de synodes tenus dans chaque diocèse.
Au Québec, il y a deux diocèses anglicans, soit Québec et Montréal. Quelques paroisses du nord du Québec et l’Outaouais appartiennent aux diocèses anglicans d’Ottawa, de Moosonee et de l’Arctique.