Le père Francis G. Morrisey, professeur émérite et ancien doyen de la Faculté de droit canonique de l’Université Saint-Paul, est décédé le 23 mai 2020 au Centre Élisabeth-Bruyère d’Ottawa. Il était âgé de 84 ans.
C’est en 1961 que le père Morrisery a obtenu son doctorat en droit canonique à la Faculté de droit canonique de l’Université d’Ottawa. Professeur depuis à cette faculté – liée à l’Université Saint-Paul dès 1965 -, il en a aussi été le doyen. Cofondateur de la Société canadienne de droit canonique, il est à l’origine de la revue canadienne Studia Canonica.
Conseiller auprès de certains offices et dicastères du Vatican, de conférences épiscopales, de nombreuses communautés religieuses et d’organismes catholiques, le père Morrisey a donné des conférences dans plus de 55 pays sur des questions concernant l’Église, ses lois et leur interprétation, indiquent les Oblats de Marie-Immaculée, la congrégation religieuse où il a prononcé ses premiers vœux en 1956.
Le père Morrisey était un ambassadeur extraordinaire pour la Faculté de droit canonique et pour l’Université Saint-Paul», renchérit Chantal Beauvais, la rectrice de cette institution d’Ottawa.
«Quand je suis devenue rectrice, il était déjà à la retraite, ce qui ne l’empêchait pas d’enseigner à temps partiel dans le programme de droit canonique. Ses présentations étaient très courues. Il avait l’art de montrer comment la loi et la réalité se confrontent et se marient. Ses études de cas étaient célèbres. Il en avait vu de toutes sortes au cours de ses années de pratique», ajoute-t-elle.
Toute sa vie, il aura «cherché à mettre en place des pratiques de synodalité partout où il est passé», dit Chantal Beauvais. «L’accession des femmes et des laïcs à des postes de responsabilité en Église ne lui a jamais fait peur», ajoute-t-elle, expliquant qu’elle n’hésitait jamais à le consulter lorsque «des situations épineuses» se présentaient à l’Université Saint-Paul.
«Il pratiquait ce qu’il prêchait: l’attention aux personnes. Pour lui, il y a la loi, mais il y a aussi les personnes, chacune avec son histoire, ses richesses et ses vulnérabilités. Il ne s’agissait pas, comme il le disait souvent, de trouver des gagnants et des perdants, mais de décider ce qui promeut le bien de tous et de toutes.»
L’homme, affectueusement appelé «Frank», laisse derrière lui «une œuvre monumentale, des amis et collègues de par le monde et un héritage spirituel très fécond puisqu’il a formé d’innombrables personnes à la pratique pastorale du droit canonique», ajoute Chantal Beauvais.
«Cette approche, on l’enseigne toujours à l’Université Saint-Paul, et elle est devenue l’image de marque de la Faculté de droit canonique.
Au début du mois de mai, le Bureau des gouverneurs de l’Université Saint-Paul a remis au père Morrisey la médaille Eugène de Mazenod «pour son apport exceptionnel à l’université et à l’Église universelle». Le religieux était alors à l’unité des soins palliatifs du Centre Élisabeth-Bruyère, souffrant d’un cancer qui avait atteint ses poumons et son foie.
«Son moral est bon et il continue de vivre dans la confiance et avec humour», avait alors indiqué son supérieur, l’oblat Luc Tardif. En confinement, il communiquait malgré tout avec ses confrères, sa famille et ses amis «grâce à la plateforme Zoom et d’autres médias».
Afin de perpétuer la mémoire du canoniste, les oblats invitent ses amis à faire un don à la Fondation Francis Morrisey de l’Université Saint-Paul qui décerne des bourses d’études aux étudiants en droit canonique.
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