«À cette grande marcheuse qui ne cessera jamais de nous inspirer.»
Ces mots ont été gravés sur la médaille de l’Assemblée nationale qu’a reçue Christiane Sibillotte lors de son 100e anniversaire. Ils rappelaient qu’en 1995 la religieuse pharmacienne, alors âgée de 79 ans, avait tenu à participer à la marche des femmes contre la pauvreté, la marche Du pain et des roses, un périple de 200 kilomètres.
Ce 22 décembre à 15 h 08, la doyenne des marcheuses a terminé son parcours. «Jusqu’à son dernier souffle, elle fut résistante et énergique, comme elle l’a été toute sa vie», confient Gisèle Ampleman et Marie-Paule Lebel, ses consœurs auxiliatrices, dans la note acheminée au lendemain de son décès.
Née à Paris le 18 avril 1916, Christiane Sibillotte obtient un diplôme en pharmacie avant de faire son entrée au noviciat des Sœurs auxiliatrices en 1939. En 1949, on l’envoie au Québec afin d’y établir une résidence permanente pour sa congrégation. De 1973 à 1995, elle est pharmacienne à la Pharmacie populaire de Pointe-Saint-Charles, un des quartiers les plus défavorisés de Montréal. Dans les années 1980, elle participe aux côtés du syndicaliste Marcel Pepin à l’aventure du Mouvement socialiste du Québec. Elle devient membre de l’exécutif de ce parti socialiste et indépendantiste. En 1995, elle est porte-parole du Regroupement des religieux et des religieuses pour le OUI lors du second référendum sur la souveraineté du Québec.
Ses funérailles auront lieu à 15 h le samedi 6 janvier à l’église de la Communauté chrétienne Saint-Albert-le-Grand (2715, chemin de la Côte-Sainte-Catherine, Montréal).