La théologienne Monique Dumais, professeure retraitée de théologie et d’éthique au Département des sciences religieuses de l’Université du Québec à Rimouski, est décédée le samedi 16 septembre 2017 au Centre de santé des Ursulines de Rimouski.
Membre de la congrégation des Ursulines de l’Union canadienne depuis 53 ans, la religieuse a été l’une des fondatrices, en 1976, de L’autre Parole, un collectif de femmes chrétiennes et féministes, toujours actif aujourd’hui.
Aujourd’hui à la retraite, Louise Melançon, professeure titulaire à la défunte Faculté de théologie de lʼUniversité de Sherbrooke, se souvient très bien d’une rencontre initiée par Monique Dumais il y a maintenant 41 ans.
«Monique revenait de ses études de théologie à New York et moi, de Paris», rappelle-t-elle. La religieuse avait invité, en avril, une vingtaine de femmes engagées en théologie ou en milieu ecclésial à constituer un regroupement de chrétiennes féministes. «On s’est rencontrées à Rimouski au mois d’août. Nous étions trois. C’est là qu’est né le groupe L’autre Parole.»
«Monique est une femme pleine de talents, qui a eu la force d’aller dans ce chemin du mouvement des femmes, de la solidarité avec les femmes», confie Louise Melançon. Elle ajoute que sur la question de la place des femmes dans l’Église, la religieuse «était très audacieuse».
«Elle prenait position. Elle n’avait pas peur de parler, même si ça ne faisait pas l’affaire des institutions ou des évêques», dit-elle.
«Avec le décès de Monique Dumais, L’autre Parole perd une prophétesse, sa première inspiratrice, un de ses piliers fondateurs et sa plus fidèle et ardente défenseure de la parole des femmes, de toutes les femmes dans l’Église et la société», a écrit cette semaine Marie-Andrée Roy, professeure à l’UQAM, cofondatrice de l’autre Parole.
Simonne Plourde, elle aussi une religieuse ursuline, l’a longtemps côtoyée à l’université.
«Nous avons œuvré ensemble, elle du côté de la théologie, et moi en philosophie. Monique a été une femme très active. Elle a toujours travaillé à un objectif qui lui tenait à cœur, celui de la promotion de la femme. Elle est connue comme une féministe, toujours soucieuse que les femmes soient reconnues à leur pleine valeur», dit sœur Plourde.
Monique Dumais a rédigé plusieurs livres dont Femmes et mondialisation (Médiaspaul, 2009) et Femmes et pauvreté (Médiaspaul, 1998) Aux côtés de Marie-Andrée Roy, elle a dirigé la publication de Souffles de femmes: lectures féministes de la religion (Éditions Paulines, 1988).
Les funérailles de sœur Monique Dumais seront célébrées au Monastère des ursulines de Rimouski (207 A rue Notre-Dame Est) le 21 septembre, à 10 h.