«Nous sommes tous bouleversés depuis que nous avons appris la nouvelle, ce matin», dit avec émotion Adriana Bara, directrice générale du Centre canadien d’œcuménisme.
Cette triste nouvelle, c’est celle du décès du jésuite Irénée Beaubien, le fondateur du Centre canadien d’œcuménisme et un promoteur du dialogue interreligieux. Âgé de 101 ans, le père Beaubien est décédé le matin du 15 mai 2017, à l’infirmerie de la communauté jésuite Jean-de-Brébeuf, à Richelieu
«Le père Beaubien, c’est un Québécois extraordinaire, de foi profonde. Ce n’est pas une perte seulement pour le Québec, mais aussi pour le Canada et le monde entier.»
«C’est une perte qui sera ressentie tout spécialement par ceux qui s’intéressent à l’œcuménisme et aux questions interreligieuses», ajoute la directrice générale.
Elle confie qu’elle se rendait chaque mois à Richelieu afin de visiter le fondateur du centre œcuménique qu’elle dirige aujourd’hui. «Il me disait qu’il priait quotidiennement pour nous et pour notre travail», dit Adriana Bara.
Né le 20 janvier 1916 à Shawinigan, au Québec, c’est en septembre 1936 qu’Irénée Beaubien entre au noviciat des jésuites. «En 1949, avec treize compagnons, il est ordonné prêtre par l’archevêque de Montréal», Mgr Joseph Charbonneau, indique le site Web de la Province du Canada français et d’Haïti de la Compagnie de Jésus.
«En 1958, il innove en inaugurant discrètement un dialogue mensuel entre un noyau de pasteurs protestants et de prêtres catholiques. En 1962, le cardinal Léger le nomme président de la nouvelle commission diocésaine d’œcuménisme. En 1963, il fonde et dirige un Centre diocésain d’œcuménisme», rappelle-t-on dans les notes biographiques déposées dans le site jésuite.
Plus récemment, en octobre 2012, le père Beaubien et le docteur Victor Goldbloom étaient honorés par le pape Benoît XVI. Le jésuite a reçu la médaille pontificale Pro Ecclesia et Pontifice alors le docteur Victor Goldbloom était fait Chevalier de l’Ordre de Saint-Sylvestre. Les deux hommes, des amis depuis cinquante ans, ont oeuvré au dialogue entre chrétiens et juifs.
«Le théologien Hans Küng affirme qu’il ne peut exister de paix entre les nations s’il n’y a pas de paix entre les religions. Quel défi pour les croyants sincères et ouverts de religions diverses, en particulier pour les chrétiens et les juifs qui partagent la base d’une même foi en l’unique Être suprême: Dieu», avait dit le père Beaubien en recevant cet honneur.
«Notre équipe continuera de marcher dans les pas du père Beaubien afin de réaliser son rêve d’un monde de croyants recherchant l’unité, libre de toutes barrières», a promis le Centre canadien d’œcuménisme dans un communiqué diffusé lundi après-midi, quelques heures après le décès de son fondateur.
Les funérailles d’Irénée Beaubien seront célébrées le samedi 27 mai à 10 h à l’église du Gesù (1202, rue de Bleury) à Montréal. Elles seront présidées par le jésuite Erik Oland, supérieur provincial. La veille, son corps sera exposé au même endroit, de 19 h à 21 h.